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EDF RECLASSE VIA UN CONTRAT DE PARCOURS

Pratiques | publié le : 30.10.2012 | MANUEL SANSON

Pour anticiper la fermeture de plusieurs centrales thermiques, EDF a mis en place, en 2009, un dispositif d’incitation à la mobilité.

Il y a quelques années, l’électricien français a choisi de réduire la part du thermique dans sa production globale d’énergie. Conséquence, une majorité des salariés qui travaillent dans ce secteur devront quitter leur poste et seront transférés vers d’autres unités du groupe. « Nous avons anticipé sur une très longue période », prévient d’emblée Yves Di-Maio, le responsable RH de la division production et ingénierie thermique. Et c’est la principale caractéristique de la démarche. La réorganisation de la production a été actée en 2008 et, dès 2009, l’accord accompagnement compétence thermique (ACT) était signé avec les cinq organisations syndicales représentatives. Au total, dix unités de production sont concernées ; 980 salariés vont devoir changer de poste d’ici à la fin 2015.

Pour les accompagner et les rendre acteurs de leur redéploiement, la DRH d’EDF a mis en place un contrat de parcours. « Un process imaginé spécialement pour la branche thermique », indique-t-on à la direction du groupe. Cet engagement contractuel permet aux volontaires de se lancer, plusieurs années avant la disparition de leur poste.

« Toute la démarche se fait en concertation avec le collaborateur », souligne Yves Di-Maio. La première étape du dispositif consiste en un stage d’immersion dans un autre univers professionnel à l’intérieur du groupe EDF. Une fois le futur poste identifié, un accord tripartite intervient entre le salarié et les managements prenant et cédant. Très précis, le texte récapitule l’ensemble des mesures d’accompagnement, y compris les dispositions financières qui seront mises en œuvre. « C’est un accord gagnant-gagnant, estime le responsable RH. Tout le monde y trouve de la visibilité. »

En fonction des besoins, le salarié peut se voir allouer un quota d’heures de formation qu’il effectuera sur son temps de travail. « Pour ceux qui partent vers le nucléaire, il y a beaucoup à faire en matière de radioprotection et de sûreté nucléaire », insiste Michel Girchil, délégué CFDT métier du thermique. La branche commerciale d’ERDF devrait, elle aussi, accueillir d’anciens employés du thermique. Ceux-ci bénéficieront d’une formation force de vente.

Prime incitative

La signature du contrat de parcours donne droit à une prime unique de 2 500 euros. Là encore, la direction du groupe veut inciter ses collaborateurs à s’engager le plus tôt possible dans cette démarche de reconversion : en deçà d’un an avant l’arrêt définitif de l’unité, le salarié qui signera un contrat de parcours perdra le bénéfice de cette gratification pécuniaire. Et si un employé ne conclut pas de contrat de parcours, il rejoindra le régime classique de la mobilité : trois propositions de reclassement avant, conséquence ultime, un licenciement. « Il y a peu de risques que cela arrive, rassure le syndicaliste CFDT. Ce n’est pas dans la politique du groupe de licencier. »

Deux cents contrats

Au-delà de cette prime initiale, des compensations financières supplémentaires liées à la mobilité sont prévues, comme la prime d’adaptabilité ou de compensation d’une éventuelle perte de rémunération. Le contrat de parcours intègre également un large volet consacré à la mobilité géographique. Ainsi, le déménagement donne droit à une enveloppe correspondant à deux mois de salaire brut. À cela s’ajoutent des aides au logement ou un soutien financier pour le conjoint qui met fin à ses activités professionnelles.

Aujourd’hui, selon les chiffres fournis par le groupe, près de deux cents contrats de parcours ont déjà été signés. Un chiffre « positif et encourageant », estime la direction du groupe.

Auteur

  • MANUEL SANSON