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Les dossiers sociaux au cœur de la campagne électorale

Actualités | publié le : 30.10.2012 | CAROLINE TALBOT, GUILLAUME LE NAGARD

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Les dossiers sociaux au cœur de la campagne électorale

Crédit photo CAROLINE TALBOT, GUILLAUME LE NAGARD

L’économie a constitué un dossier majeur de la campagne de l’élection présidentielle américaine du 6 novembre prochain. Le bilan de Barack Obama et les projets de Mitt Romney sur l’emploi ont été radiographiés. Le président actuel s’est montré volontariste sur les dossiers sociaux. Sur la liberté syndicale, s’il n’a pas fait passer la loi promise, il n’a pas été inactif pour autant.

L’ancien président Bill Clinton a résumé la condition d’une victoire à l’élection présidentielle : « It’s the economy, stupid ! », déclarait-il lorsqu’il menait campagne contre George Bush senior. En clair, rien de tel pour être porté à la Maison blanche que de bénéficier d’une économie florissante, capable de créer des millions d’emplois. La règle du jeu n’a pas changé. Pour gagner l’élection du 6 novembre, le président démocrate Barack Obama et son opposant républicain Mitt Romney doivent d’abord convaincre les électeurs de leur capacité à réduire massivement le taux de chômage. Il en va du vote de ce vaste réservoir de la classe moyenne américaine, qui se sent menacée par les effets de la crise financière et de la mondialisation.

Barack Obama, porteur d’espoir à son arrivée, n’a pourtant pas réussi à relancer la machine économique. Sa présidence se caractérise par une reprise molle, avec une croissance de 1,3 % au 2e trimestre de cette année. Heureusement pour le camp démocrate, la divine surprise des statistiques de septembre est tombée à point nommé, avec un recul du chômage sous la barre des 8 %, à 7,8 % précisément, soit le taux le plus faible depuis 2009.

De quoi aider le candidat démocrate en campagne dans les États au vote incertain. Barack Obama a pu ainsi rappeler dans l’Ohio, proche de Detroit, son intervention pour sauver l’industrie auto mobile, au bord de la sortie de route en 2009. L’aide financière apportée par l’État fédéral à General Motors et à Chrysler a permis d’éviter leur faillite – solution que préconisaient certains à l’époque – et de pérenniser 425 000 emplois sur près d’un million. Une politique soutenue par un programme de prime à la casse (jusqu’à 4 500 dollars) à l’été 2009 ; 217 000 emplois supplémentaires ont, depuis, été créés dans ce secteur, soit près de la moitié des nouveaux emplois industriels.

Plus globalement, Barack Obama s’est battu pour redonner du poids au secteur secondaire, le fameux manufacturing. L’accent mis sur la formation, l’innovation et la R & D, le retour des usines en Amérique, avec un crédit pour les entreprises qui rapatrient leurs unités de production, a été créateur d’emplois. Au pire moment, en 2010, le secteur secondaire ne comptait plus que 11,4 millions d’emplois, contre 11,97 millions aujourd’hui. Barack Obama entend bien sûr poursuivre l’effort en jouant la carte du « nouveau patriotisme économique ». Il veut dépenser plus en éducation, formation et développement du secteur énergétique. Et le prochain président, quel qu’il soit, sera avantagé en l’espèce par la croissance des salaires en Asie et la forte baisse du coût de l’énergie – avec les controversés gaz de schiste – aux États-Unis.

Rôle de l’État

Pour Mitt Romney, « cela ne ressemble pas à une réelle reprise », comme il l’a commenté lors de la publication des derniers chiffres sur l’emploi. Et de faire miroiter la création de 12 millions d’emplois dans les quatre prochaines années. Même si l’ancien patron du fonds d’investissement Bain Capital ne fournit guère de détails sur son plan. Il table sur 3 millions d’emplois dans le secteur énergétique, 7 millions de plus en réduisant les impôts des petites entreprises, et 2 millions grâce à une politique commerciale qu’il annonce plus dure vis-à-vis de la Chine (les contentieux à l’initiative des États-Unis sur les échanges commerciaux avec l’Empire du milieu ont pourtant été très nombreux sous Obama).

Les programmes des candidats traduisent une vision très différente du rôle de l’État. Obama défend un État protecteur et prêt à investir, comme il l’a fait en début de mandat, avec un programme de travaux et de soutien à l’emploi de près de 800 milliards de dollars. Les Républicains préfèrent un État fédéral au pouvoir limité. « Mitt Romney veut déréglementer, explique le professeur John Bishop, de la School of industrial and labor relations à l’université Cornell. Et son colistier Paul Ryan est un fervent individualiste. » Dans la ligne de mire des Républicains, par exemple, un texte emblématique : la grande réforme de l’assurance santé ou “Obamacare”. Elle vise à étendre au plus grand nombre la couverture santé et impose aux PME de 50 salariés et plus d’assurer leurs collaborateurs, sous peine d’amende de 2 000 dollars par an et par salarié.

Auteur

  • CAROLINE TALBOT, GUILLAUME LE NAGARD