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« Le professionnalisme des coachs diminue avec les tarifs »

Actualités | L’INTERVIEW | publié le : 30.10.2012 | EMMANUEL FRANCK

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« Le professionnalisme des coachs diminue avec les tarifs »

Crédit photo EMMANUEL FRANCK

E & C : La SFCoach a lancé une alerte, par voie de communiqué, sur le fait que certains praticiens du coaching bradent leurs prestations. Qu’en est-il ?

P. D. : Depuis quelque temps, nous avons constaté que certains acceptent de vendre leurs prestations à un prix très inférieur au marché. Il s’agit le plus souvent de coachs non accrédités par l’une des trois associations – avec 250 membres, la SFCoach est la principale – qui couvrent le secteur. Mais le constat vaut plus généralement. Or cette attitude est dangereuse, y compris pour le client, car elle entraîne mécaniquement une baisse du professionnalisme du coach et une moindre efficacité. C’est pourquoi le coaching doit rester une prestation haut de gamme dont le tarif élevé – normalement entre 300 euros et 500 euros HT l’heure – s’explique par le parcours du coach – en général, un senior en seconde partie de carrière –, ses charges – formation, accréditation, supervision – et la personnalisation de la prestation.

E & C : Comment s’explique ce dumping ?

P. D. : D’un côté, par une saturation du marché due à un afflux de praticiens. Autant on parlait peu de cette activité il y a dix ans, autant elle a maintenant trouvé sa place. Environ 1 000 à 1 500 coachs exercent, dont 450 à 500 sont accrédités, sur un marché qu’on peut évaluer à 150 millions d’euros. S’y ajoute la formation au coaching. Sur ce marché saturé, où les grandes entreprises ont déjà référencé leurs coachs, les marges de développement se trouvent finalement du côté des PME. D’autre part, en période de restrictions budgétaires, il est normal que les entreprises soient attentives à leurs dépenses de prestations. Le coaching n’y échappe pas.

E & C : Ne faudrait-il pas réglementer le marché ?

P. D. : C’est une possibilité coûteuse en temps et en énergie, car il faut faire du lobbying, et on n’en connaît pas le résultat à l’avance. À la SFCoach, nous sommes favorables à l’autorégulation. C’est un point de vue que, je pense, partagent les deux autres associations. Étant donné que nous ne pouvons pas imposer de tarifs, nous faisons de la pédagogie et communiquons autour des risques d’une baisse de la qualité de la prestation, en rappelant la fourchette normale de prix. Le message s’adresse tant aux coachs qu’aux fonctions achat. Je pense que les DRH et les dirigeants ont, eux, bien compris la spécificité du coaching.

Auteur

  • EMMANUEL FRANCK