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Grande-BretagneLES BANQUES CHOUCHOUTENT LEURS SALARIÉS PARENTS

Pratiques | International | publié le : 23.10.2012 | STÉPHANIE SALTI

Dans le classement annuel britannique des meilleurs employeurs pour les familles, le secteur bancaire, dont l’image a souffert lors de la crise financière, est particulièrement bien représenté parmi les lauréats, dont RBS et Citi.

Largement discréditées dans l’opinion publique depuis le début de la crise financière, les banques soigneraient-elles une image écornée – et ses conséquences probables sur leur attractivité – par l’inventivité en matière de ressources humaines ? On pourrait en tout cas le déduire du classement annuel des meilleurs employeurs pour les familles (Top employers for working families), réalisé par l’association caritative Working families, dont l’objectif est d’assurer la promotion d’un équilibre entre vie professionnelle et vie familiale. Fin septembre, l’association, qui en est à sa cinquième édition, a distribué les récompenses aux entreprises britanniques ayant mis en place des politiques crédibles en matière d’équilibre personnel et professionnel, la fameuse work-life balance. Avec quatre sociétés dans le palmarès des dix meilleures (Barclays, Citi, RBS et UBS), le secteur financier est en pointe, notamment sur la flexibilité du temps de travail.

Des ateliers pour les nouveaux pères

À la banque américaine Citi, qui emploie plus de 8 500 personnes outre-Manche dont 6 000 hommes, cette attention pour la famille s’est manifestée depuis 2009 par le lancement d’ateliers de travail à destination des nouveaux pères, New dads work-shops. Au travers de ces sessions, la banque américaine, qui s’était jusqu’alors concentrée essentiellement sur le sort des jeunes mamans, a organisé des ateliers au cours desquels les nouveaux pères et ceux sur le point de l’être peuvent échanger sur des sujets aussi divers que le congé paternité, le travail flexible, la rémunération et la garde d’enfants. La banque s’est également engagée à ne pas pénaliser les pères souhaitant prolonger leurs congés paternité en adaptant leurs évaluations de performances et le suivi de leurs salaires.

Grande flexibilité dans le travail

La flexibilité est aussi au cœur du Choice Program, piloté par RBS et récompensé par l’association Working families. La banque britannique partiellement nationalisée, qui compte 90 000 salariés, a introduit ce dispositif à l’origine pour favoriser une plus grande flexibilité au sein des espaces de travail, avant d’en généraliser l’utilisation en 2011. Ce Choice Program permet de choisir comment, quand et où travailler. « Dans un environnement fiscal difficile, l’optimisation de l’utilisation de nos bâtiments, la réduction de l’espace de travail et les coûts qui y sont associés sont la clé du dispositif », souligne un porte-parole de RBS. Les objectifs poursuivis se sont avérés très favorables aussi au bien-être des salariés, et l’entreprise les a inscrits dans une volonté plus vaste de changement de culture du travail destiné à attirer et retenir les talents ; 26 000 personnes ont décidé à ce jour d’adhérer au Choice Program.

Selon les cas, ces collaborateurs peuvent télétravailler une partie de la semaine, ou bénéficier d’horaires flexibles en début et en fin de journée, ou encore concentrer leur temps de travail sur quatre jours par semaine ou sur une partie de l’année. L’initiative a d’ores et déjà séduit des salariés désireux de reprendre des études. D’autres ont pu concilier une activité caritative et leur travail au sein de la banque. Pour Andrea Doel, manager à RBS, le Choice Program a permis de prendre soin de l’un des membres de sa famille : « Je travaille au total 35 heures par semaine sur quatre jours. Cette nouvelle disposition me permet de conduire ma mère souffrante à ses rendez-vous médicaux et de passer un peu plus de temps avec elle sans me sentir tiraillé entre ma vie professionnelle et ma vie privée. »

Plus heureux et plus efficaces

Le dispositif prévoit aussi que les salariés puissent renouer avec des pratiques professionnelles plus traditionnelles si leur situation vient à évoluer. Selon un sondage réalisé l’an dernier auprès de 6 000 salariés de la banque, 80 % des sondés ont déclaré qu’ils seront plus à même de gérer leur santé, leur bien-être et leur charge de travail s’ils peuvent travailler de manière flexible. 87 % de ceux qui ont déjà adopté le travail flexible ont déclaré être plus heureux et 77 %, plus efficaces.

L’initiative n’est pas passée inaperçue au Royaume-Uni : en 2012, elle a aussi valu à RBS un Best Business Award (disctinction reconnue, décernée par une organisation indépendante) et de faire partie des 50 meilleurs employeurs pour les femmes dans le classement du Times.

Auteur

  • STÉPHANIE SALTI