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Comment exprimer ses ressentis ?

Enjeux | LA CHRONIQUE DE MERYEM LE SAGET, CONSEIL EN ENTREPRISES À PARIS. <> | publié le : 09.10.2012 |

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Comment exprimer ses ressentis ?

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Pendant des décennies, le monde du travail s’est montré le temple du rationnel. Rien de personnel ne devait dépasser de la ligne tracée par la logique : en entrant dans l’entreprise le matin, on laissait ses émotions, ses sentiments et sa vie privée à l’extérieur. Comme des bagages déposés à la consigne, que l’on récupérait le soir. Mais le monde a bien changé. Laisser la moitié de soi-même à l’extérieur n’est plus envisageable.

Encore faut-il savoir exprimer ses sentiments de façon appropriée. Effectivement, sous le couvert de la spontanéité, certains partagent la panoplie complète de leurs états d’âme, leurs passions, leurs colères. C’est fatigant pour l’entourage. D’autres se maîtrisent, mais pas complètement : de temps en temps, la cocotte-minute explose, et ce volcan fait des dégâts. À l’autre extrémité du spectre, on trouve les tempéraments intériorisés ou timides, qui ne parlent pas facilement d’eux-mêmes et se font sans cesse interrompre par les plus rapides. Bien sûr, les rationnels purs et durs n’ont pas totalement disparu : très mal à l’aise avec l’expression des sentiments, ils restent cérébraux quelle que soit la situation. Où trouver le juste comportement ? La “communication non violente” de Marshall Rosenberg propose des méthodes éprouvées. On devrait l’enseigner dès l’école, tant le bénéfice est grand de communiquer de façon saine et authentique.

Angeles Arrien, anthropologue américaine reconnue pour sa profonde connaissance des cultures indigènes, enseigne que les interactions de qualité se créent sur l’authenticité émotionnelle. Ce ne sont pas les idées qui rapprochent les personnes mais la sincérité de l’expression des sentiments. Elle décrit ainsi les quatre principes d’action qui permettent d’entretenir une communication “adulte” avec les autres :

Être pleinement présent. La plupart du temps, nous ne sommes pas là. Soit nous dissimulons une partie de nous-même par crainte de nous montrer tel que nous sommes, soit nous jouons un rôle, soit encore nous faisons autre chose tout en parlant avec quelqu’un. Être pleinement présent demande du courage et de l’attention.

Écouter ce qui a du sens et du cœur. Donc écouter de l’intérieur plutôt qu’en réaction intellectuelle ou émotionnelle. Que ressentons-nous en profondeur, qu’est-ce qui a du sens pour nous dans cette situation ? Que nous dit notre cœur ? Ce questionnement concerne bien sûr nos valeurs, nos sentiments, nos convictions profondes.

Exprimer sa vérité sans blâme ni jugement. Ce troisième principe est très exigeant. Peu de personnes savent dire calmement ce qu’elles observent et ressentent sans incriminer les autres. Il va falloir apprendre. « J’ai du mal avec cette décision, j’aimerais bien qu’on y repense » ou « Je me sens mis à l’écart dans ce projet et cela me tracasse ». S’exprimer avec intégrité donne de la force, mais c’est une pratique quotidienne.

Être ouvert quant au résultat, non attaché au résultat. C’est l’art de s’engager avec détachement. Les relations interpersonnelles sont d’autant plus fluides et riches que l’on n’est pas crispé sur sa solution à soi. Rester ouvert sur ce qui peut sortir de la discussion, sans vouloir tout contrôler. Il n’y a plus qu’à…