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BNP PARIBAS SE FIXE UN OBJECTIF DE MAINTIEN DANS L’EMPLOI À 60 ANS

Pratiques | publié le : 02.10.2012 | AURORE DOHY

Deux dispositifs de temps partiel abondé pour les fins de carrière font partie de l’accord senior signé cet été par la banque.

Jusqu’alors couverte par un seul plan d’action pour la période 2010-2012, BNP Paribas a signé cet été (lire Entreprise & Carrières n° 1110) avec les cinq organisations syndicales représentatives de l’entreprise son premier accord en faveur de l’emploi des seniors. Le nouveau texte prendra effet à compter du 1er janvier 2013 pour une durée de trois ans.

« Près d’un salarié de BNP Paribas sur deux, 47,5 % exactement, était âgé de plus de 45 ans à la fin de l’année dernière, souligne Didier Legrand, responsable des affaires sociales du groupe bancaire. Cette situation démographique nous a conduit, en toute logique, à faire du maintien dans l’emploi l’axe prioritaire de ce nouvel accord. »

Entretien de carrière

Alors que l’âge moyen de départ des salariés de plus de 55 ans s’élevait à 58,8 ans en 2011, le plan d’action 2010-2012 s’était déjà donné pour ambition d’élever ce curseur à 60 ans. Cet objectif ayant été atteint dès 2011, le nouvel accord entend désormais maintenir la barre au même niveau.

Prolongeant également une mesure phare du plan d’action qui entendait faire bénéficier chaque salarié, quel que soit son âge, d’un entretien de carrière tous les cinq ans au minimum, BNP Paribas s’engage désormais à permettre à la totalité des salariés de plus de 45 ans d’être reçus d’ici à l’échéance de l’accord. Entre 2010 et 2011, le taux de seniors ayant bénéficié d’un entretien individuel a progressé de 66,2 % à 79,7 % pour les 45-54 ans et de 65,2 % à 74,2 % pour les 55 ans et plus. « Espérons que les managers joueront le jeu et ne feront pas l’économie d’une véritable réflexion sur les compétences des seniors, souligne Yannick Margerie, délégué syndical national adjoint pour la CFDT. Il ne faut pas sous-estimer la frustration des salariés âgés de 40 à 50 ans, qui voient arriver des jeunes diplômés sur des postes à responsabilités qu’on ne leur a absolument jamais proposés. »

Mobilité fonctionnelle

Selon les termes de l’accord, 15 % des plus de 50 ans devraient bénéficier d’une mobilité fonctionnelle d’ici à 2015. « Initialement fixé à 25 % dans le plan d’action, cet objectif n’ayant pas été atteint a été corrigé à la baisse », précise Didier Legrand. Chaque salarié âgé de plus de 45 ans devrait par ailleurs pouvoir prétendre à un quota de vingt-cinq heures de formation au cours de ces trois prochaines années.

Dans le but de maintenir un haut niveau d’emploi senior, l’accord prévoit en outre deux dispositifs de temps partiel abondé. Le premier permet de travailler 4 jours sur 5, avec maintien du salaire à 90 %, pendant les 12 à 24 mois précédant la liquidation de la retraite à taux plein, le second permet l’alternance d’une période d’activité à temps plein (60 % de l’horaire annuel de travail) et d’une période non travaillée (40 % de l’horaire annuel). Rémunéré à 66 % du salaire annuel de base, ce second dispositif pourra s’exercer au cours des douze mois précédant le départ à la retraite.

« Ce temps partiel correspond à une véritable attente des salariés, précise Yannick Margerie. La formule est d’autant plus intéressante que pourra être versée de façon anticipée une partie de l’indemnité de fin de carrière, soit 80 % au maximum plafonnée à 20000 euros. » Ne pourront cependant pas bénéficier de ces aménagements les salariés travaillant dans un service dont le taux de temps partiel est déjà égal ou supérieur à 25 %, ainsi que ceux qui ont la responsabilité d’une équipe.

Auteur

  • AURORE DOHY