E & C : Le Centre d’études des directeurs d’associations professionnelles (Cedap) publie ce mardi une des rares études sur les syndicats patronaux. Quels en sont les principaux enseignements ?

I. B. : Les organisations professionnelles sont très diverses : 536 au niveau national, hors confédérations (Medef, CGPME et UPA). Les organisations étudiées* ici emploient 6 150 collaborateurs pour un budget d’un milliard d’euros. Près de 80 % de leurs ressources proviennent des cotisations de leurs adhérents.

E & C : Ce n’est pas ce que dit le rapport Perruchot, selon lequel les cotisations ne constituent pas les ressources prépondérantes des organisations patronales, et, de ce fait, ne sont pas un critère pertinent de la représentativité.

I. B. : Seule la moitié des organisations que nous étudions remplissent une mission de négociation sociale et peuvent accéder à un financement paritaire. L’autre moitié ne s’occupe que d’économie (normes, technique) sans jamais toucher au social. Celles-là vivent essentiellement de leurs cotisations.

C’est peut-être parce que nous ne parlons pas des mêmes organisations que nous n’aboutissons pas aux mêmes conclusions que le rapport Perruchot.

Les organisations professionnelles n’ont pas toutes pour mission de négocier la convention collective.

E & C : Quel est votre point de vue dans le débat naissant sur la représentativité patronale ?

I. B. : Jusqu’à présent, la réforme de la représentativité patronale a été envisagée en référence à celle des syndicats de salariés, fondée sur l’élection, avec en ligne de mire la question de savoir qui a le droit de négocier.

Or une telle réforme serait inapplicable aux 50 % des organisations professionnelles qui ne touchent jamais à la négociation sociale, comme la Fédération des industries ferroviaires, ou la Fédération des professionnels de la piscine. Faut-il qu’elles soient privées de débat sous prétexte qu’elles ne négocient pas ? Nous pensons donc que l’adhésion est le meilleur critère de représentativité.