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Enquête

DES AMÉNAGEMENTS POUR ABSORBER LES EFFETS DE LA RÉFORME

Enquête | publié le : 25.09.2012 | SÉVERINE CHARON

Le groupe de restauration Flo utilisait massivement les heures supplémentaires. Depuis la réforme, il envisage de recourir davantage au temps partiel et de réduire ses amplitudes horaires de nuit.

Brasserie Flo, Taverne de Maître Kanter, Hippopotamus, Tablapizza et Bistro Romain… dans tous ces restaurants, le Groupe Flo utilisait très couramment les heures supplémentaires. Du coup, l’annonce de l’abrogation de la loi Tepa est vécue comme une très mauvaise nouvelle.

En effet, le secteur est encore organisé sur des dispositifs d’horaires à 39 heures, explique Dominique Giraudier, directeur général du Groupe Flo. En matière de temps de travail, le groupe a toujours été en retard sur la législation. Au moment de la mise en place des lois Aubry, le quota hebdomadaire était de 43 heures. Il baisse alors, non sans mal, à 39 heures. « C’est en 2007 que l’horaire légal de la branche des hôtels-cafés-restaurants (HCR) est passé à 35 heures, mais les 39 heures hebdomadaires ont été considérées comme l’horaire normal », selon Dominique Giraudier.

Ainsi, au sein du Groupe Flo, six salariés sur dix travaillent encore 39 heures, et se voient donc affectés sur un planning prévoyant 4 heures supplémentaires toutes les semaines. « Le dispositif de la loi Tepa était très attractif pour nos salariés, qui avaient ainsi le moyen d’agrémenter leur rémunération » rappelle Dominique Giraudier. Le montant global des heures supplémentaires représente 7 à 10 % de la masse salariale, précise-t-il.

Adapter les plannings

Pour limiter le surcoût induit par la suppression des exonérations fiscales et sociales sur les heures supplémentaires, le Groupe Flo compte développer l’embauche à temps partiel, sans heures supplémentaires. Le recours au temps partiel est déjà une pratique développée dans le groupe, constate un élu CFDT de Flo : « Il y a déjà de nombreux étudiants qui ne viennent travailler que les week-ends au sein du groupe. » Le syndicat est aussi régulièrement en lutte pour le paiement des heures sup : « Elles donnent en effet plus souvent lieu à récupération qu’à paiement et à des moments qui ne sont pas forcément choisis par les salariés », ajoute-t-il.

En termes d’activité, le groupe va aussi devoir adapter ses plannings et envisage de réduire l’amplitude horaire de certains restaurants ouverts jusqu’à minuit ou minuit et demi. L’activité à partir de 23 heures étant réduite se pose la question de la rentabilité du restaurant ouvert à des heures tardives.

GROUPE FLO

• Activité : restauration.

• Effectif : 8 000 collaborateurs dans plus de 320 restaurants en 2011.

• Chiffre d’affaires en 2011 : 382,2 millions d’euros.

Auteur

  • SÉVERINE CHARON