Supplantant l’industrie, l’administration publique est désormais en Europe le secteur le plus affecté par les suppressions d’emplois liées à des restructurations. Dans la droite ligne des précédents rapports Hires consacrés au secteur privé, l’enquête Hires Public, présentée le 21 septembre, se penche sur l’impact de ces réorganisations sur la santé des agents.

« Comme dans le secteur privé, il existe dans le public un lien entre les restructurations, l’intensification du travail, le stress et l’incidence des problèmes de santé à la fois chez ceux qui partent et chez les “survivants” », souligne Claude-Emmanuel Triomphe, coauteur du rapport et délégué général d’Astrees. En outre, cette enquête met en évidence l’impact des modifications de l’éthique, fréquemment constatées lors des restructurations du secteur public, sur le bien-être des agents. Ces effets seraient particulièrement importants en France et dans les professions dotées de hautes valeurs professionnelles (infirmières, médecins, enseignants).

« L’anticipation et une meilleure connaissance des risques deviennent donc centraux dès lors que l’on parle du secteur public, où la conscience d’être “utile socialement” importe », souligne le rapport. Malheureusement, les investigations menées par le projet Hires Public sont catégoriques : les évaluations santé-sécurité sont généralement conduites après les réorganisations et diagnostiquent davantage les dégâts causés qu’elles n’anticipent les problèmes et les enjeux.