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Enquête

« La connaissance est le gène qui doit fonder l’organisation »

Enquête | publié le : 18.09.2012 | L.G.

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« La connaissance est le gène qui doit fonder l’organisation »

Crédit photo L.G.

E & C : Vers quoi évolue le KM ?

A. D. : Il se recentre sur la gestion des interactions et des relations autour de la connaissance via les réseaux sociaux. Cette évolution, née de la recherche et des mutations technologiques, considère la connaissance moins comme une ressource à optimiser que comme une ressource à mobiliser. L’idée est de ne plus penser la connaissance comme un bras ou une jambe à muscler, mais comme un gène qui fonde l’organisation.

E & C : Connaissances et organisation de la production sont donc intimement liées ?

A. D. : Absolument, la connaissance devient la ressource clef pour les entreprises. Le problème est qu’elle est indissociable de l’individu : elle est portée par lui, se développe selon un processus associant l’individu à l’organisation, est très largement tacite et est intégrée à des situations et des pratiques de travail. La connaissance n’est donc pas contrôlable et gérable selon les modalités traditionnelles de gestion des ressources.

L’entreprise peut gérer et contrôler les connaissances explicites et formalisées, mais elle doit surtout faciliter sa création sous toutes ses formes, en agissant sur ses voies de circulation. Puis, en tirer les conséquences pour son organisation. La compétitivité future des entreprises naîtra des modes de management de la connaissance et de son expression en réseau social. Réussiront les entreprises qui organiseront les tâches et les processus de travail quasiment au quotidien, en privilégiant la collaboration et l’auto-organisation.

E & C : Collaboration, auto-organisation : cela n’est-il pas de nature à inquiéter les hiérarchies, très jalouses du contrôle formel de la connaissance ?

A. D. : Une multitude de connaissances se transmet entre individus, ou de l’individu à l’organisation, via une information gestuelle, orale ou écrite, le plus souvent informelle. Comment les entreprises peuvent-elles penser pouvoir pleinement contrôler ces échanges ? Le mieux à faire est de structurer ces flux d’information.

E & C : Est-ce fréquent aujourd’hui ?

A. D. : Non, la structuration de ces flux est balbutiante voire inexistante, alors que celles accompagnant une procédure ou un processus formalisé avec des responsables hiérarchiques identifiés sont, elles, très bien gérées. L’erreur est de penser que la technologique Web 2.0 suffira à structurer ces flux.

E & C : Existe-il des populations particulièrement sensibles nécessitant une gestion des connaissances soignée ?

A. D. : Oui, les métiers « charnières » et les métiers « passeurs d’information ». Les gestionnaires de l’information, les assistant(e) s, les managers ou les chefs de projet sont des populations qui peuvent rendre efficace la circulation de l’information, mais également pour lesquelles il faut penser l’avenir des connaissances. Ces populations sont à la fois vecteur et objet du KM.

À la croisée de la production, de la communication interne et de la gestion des compétences, les professionnels de la gestion de l’information avec leurs compétences d’identification, de traitement et de valorisation de l’information ont un rôle clef à jouer pour accompagner ces mutations organisationnelles et aider les entreprises à mieux gérer leurs connaissances.

Auteur

  • L.G.