logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Enjeux

« POUR L’EMPLOI DES SENIORS »

Enjeux | Livres | publié le : 18.09.2012 | PAULINE RABILLOUX

Image

« POUR L’EMPLOI DES SENIORS »

Crédit photo PAULINE RABILLOUX

On a beau rappeler la nécessité de retarder l’âge de départ à la retraite pour sauvegarder notre système, les entreprises choisissent encore de se séparer d’abord des seniors en cas de sureffectif, et sont toujours réticentes dans le cas contraire à ouvrir leur recrutement aux plus de 50 ans. Mauvaises habitudes du côté des employeurs, fatalité, voire soulagement d’en avoir fini côté salariés, le système est si bien rodé qu’il fonctionne quasi seul, en dépit des exhortations gouvernementales et de la parfaite capacité de la plupart des travailleurs âgés à continuer d’assumer un emploi.

Pour sortir de l’impasse, l’auteur, professeur à Paris 1 et chercheur au Centre pour la recherche économique et ses applications (Cepremap), propose un système fondé à la fois sur la pénalisation des entreprises en les taxant pour toute mise à la retraite à moins de dix ans de celle-ci, et sur l’incitation des seniors licenciés à retrouver un emploi. Ce second volet du plan consisterait à rendre plus difficile les sorties consensuelles en fin de carrière, à motiver le senior au chômage à retrouver un emploi en limitant ses droits à allocation à deux ans, comme c’est le cas pour les autres salariés, et à bonifier le montant de sa pension une fois atteint l’âge légal de départ. La bonne vieille politique de la carotte et du bâton !

En général, bon gré mal gré, ça marche… Raisonnement économique imparable ! Mais que dire de l’éthique, puisqu’alors, il devient évident que tous les seniors ne seraient plus logés à la même enseigne ? Pénalité et incitation risquent fort, en effet, d’être des cautères sur une jambe de bois quand il s’agira de reclasser un salarié non qualifié ayant, par exemple, passé toute sa carrière dans un secteur industriel aujourd’hui obsolète.

Pour l’emploi des seniors

Jean-Olivier Hairault, Éditions Rue d’Ulm, 78 pages, 7,50 euros.

Auteur

  • PAULINE RABILLOUX