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LE RENDEZ-VOUS DE LA FORMATION

« Pas d’emplois d’avenir sans formation »

LE RENDEZ-VOUS DE LA FORMATION | Analyse | publié le : 11.09.2012 | VALÉRIE GRASSET-MOREL

« Il n’y aura pas de signature de contrat d’avenir sans formation prévue dans le dossier d’instruction », a insisté Thierry Repentin, ministre délégué à la Formation professionnelle et à l’Apprentissage, devant l’université des chambres de commerce et d’industrie, le 30 août à Versailles.

Ces 100 000 contrats promis pour 2013 (50 000 de plus en 2014) sont destinés aux jeunes peu ou pas qualifiés, et seront principalement créés par des employeurs du secteur non marchand dans des activités ayant une « utilité sociale avérée » et susceptibles d’offrir des perspectives de recrutement durable (filières vertes et numériques, secteur social et médico-social, aide à la personne, animation, loisirs et sports, tourisme…). Ils bénéficieront d’une aide de l’État (75 % d’un smic brut pendant trois ans pour le secteur non marchand et 30 % à 35 % pour le secteur privé exceptionnellement autorisé à conclure de tels contrats si sa proximité avec le secteur non lucratif est avérée), à condition toutefois d’être assortis d’une formation et d’un accompagnement. C’est donc un point fondamental : reste à savoir comment financer cet effort pédagogique.

Techniquement, les emplois d’avenir étant rattachés au contrat unique d’insertion (CUI), les jeunes auront accès au droit commun de la formation (plan de formation, période de professionnalisation). Mais l’objectif est également de « permettre, qu’à la sortie d’un CDD, le jeune puisse poursuivre un cursus de formation ».

Ces emplois d’avenir pourraient donc constituer « le premier niveau d’un droit opposable à la formation et à la qualification pour tous » promis par le chef de l’État sous la forme d’un futur compte individuel de formation et d’une formation qualifiante différée.

Financièrement, pour mettre en place ces formations, le gouvernement compte sur les partenaires sociaux. « Leur engagement dans le cadre des accords nationaux interprofessionnels sur l’emploi des jeunes de 2011 pourrait par exemple être prolongé dans le cadre des emplois d’avenir, tant au niveau interprofessionnel que des branches concernées, notamment sur les volets de l’accompagnement, du conseil, de la formation et de l’accès à la qualification », a précisé Michel Sapin à l’issue du Conseil des ministres du 29 août. Le Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels (FPSPP) et deux Opca seront particulièrement sollicités : Unifaf (sanitaire, social, médico-social privé à but non lucratif) et Uniformation (économie sociale). Problème : l’Union de syndicats et groupements d’employeurs représentatifs dans l’économie sociale (Usgeres), une des organisations patronales gestionnaires d’Uniformation, approuve ce contrat, mais « s’interroge sur l’efficience du fléchage de ces emplois qui s’adressent aux jeunes de 16 à 25 ans décrocheurs, sans qualification ou peu qualifiés ». L’organisation souhaite que ce niveau de qualification des jeunes ciblés reste ouvert à des niveaux pouvant aller de III à VI.

Le gouvernement compte également sur les régions pour promouvoir ce dispositif. Une réunion doit avoir lieu avec l’Association des régions de France (ARF) sur ce point. « Il va falloir faire chauffer le moteur, souligne Michel Sapin. Informer, aller au contact des grands réseaux… Les premiers contrats pourront être conclus avant le 1er janvier 2013. »

Auteur

  • VALÉRIE GRASSET-MOREL