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Enquête

À LA RECHERCHE DE L’ÉQUILIBRE ENTRE PROTECTION ET LIBERTÉ D’EXPRESSION

Enquête | publié le : 11.09.2012 | CATHERINE DE COPPET

Protéger l’image et les informations stratégiques de l’entreprise sans restreindre les usages des salariés était l’objectif de la politique du groupe La Poste, centrée sur l’information et la sensibilisation.

Afin d’encadrer l’usage des systèmes d’information par ses salariés, le groupe La Poste s’est doté dès 2003 d’une “Charte relative à l’accès et à l’utilisation des ressources des systèmes d’information”. « Ce texte recouvre un champ plus large que le seul accès à Internet », précise Patrick Langrand, directeur sécurité des systèmes d’information du groupe. Le texte actuellement en vigueur a été rédigé en 2008, à l’occasion du renouvellement du règlement intérieur de l’entreprise, auquel il est annexé. Une nouvelle version est en cours de rédaction, pour une application début 2013.

À l’origine de la charte, la volonté d’anticiper sur d’éventuels problèmes liés à la diffusion d’informations. « Il s’agit surtout de rappeler les droits et les devoirs de chacun, et de sensibiliser aux risques qu’implique l’utilisation des nouvelles technologies, souligne Patrick Langrand. C’est un accompagnement naturel. » La charte est le fruit du travail du responsable sécurité, en collaboration avec les directions juridique, de la communication, générale et avec un cabinet d’avocats spécialisé. Selon la direction, le texte a été par ailleurs soumis à l’ensemble des organisations syndicales lors d’une phase de concertation, qui a abouti notamment à la mise en place d’un “kit des managers” pour accompagner le déploiement du texte.

Droits et devoirs

« Jusqu’ici, je n’avais pas eu connaissance de ce texte. Pour nous, il s’agit plutôt d’une initiative unilatérale de la direction », nuance Jean-François Aussel, responsable pour La Poste à FO-Communications. Sur le terrain, plusieurs outils ont été mis à la disposition des managers : microconférences, modules e-learning proposés deux fois par an lors de campagnes de sensibilisation, forum interne. « La mise en place de la charte a suscité près de 11 000 questions sur ce forum l’année de son lancement », se félicite Patrick Langrand. Sur le fond, le texte s’organise autour de deux thématiques : droits et devoirs des salariés, qu’ils relèvent de la loi ou du règlement intérieur, et politique de contrôle de l’entreprise. « La charte balaie ainsi trois types de risques, explique Patrick Langrand, ceux liés aux équipements informatiques eux-mêmes, à savoir les systèmes, les composants, les logiciels ; ceux liés aux usages, par exemple la connexion sur des bornes wifi, l’utilisation des codes d’accès ; ceux enfin liés aux données elles-mêmes, leur degré de confidentialité impliquant certaines règles de sécurité. »

En arrière-plan du texte, l’idée de recommandation plutôt que d’interdiction. La charte instaure une « tolérance » pour les temps de connexion à Internet à des fins personnelles. L’un des paragraphes est également consacré aux réseaux sociaux. « Le texte de 2008 indique qu’il est possible à tous d’être présents sur ces réseaux, en se gardant de communiquer des informations confidentielles ou de nuire à l’image de l’entreprise », précise Patrick Langrand. Pour le responsable sécurité, le respect de cette recommandation serait facilité par la culture de l’entreprise. « Nous sommes une des seules entreprises où chaque salarié prête serment lors de son intégration afin de respecter la déontologie liée à notre activité de transmission d’informations », rappelle-t-il.

Nouvelle version

L’usage des réseaux sociaux a cependant fait récemment l’objet d’une attention particulière. Début 2012, un guide de bonnes pratiques a été rédigé et diffusé aux quelque 150 000 salariés en lien avec les systèmes d’information, à la suite d’une enquête interne, sur la base du volontariat et de l’anonymat. La nouvelle version de la charte devrait d’ailleurs comprendre un chapitre plus important sur ce thème. « Ce guide a le mérite d’éclairer les usages, au-delà de ce qui se passe au travail », commente Jean-François Aussel. Pour l’organisation syndicale, l’existence de la charte ne doit pas faire oublier le manque de clarté sur l’usage syndical des systèmes d’information : « Il y a un vide juridique sur l’utilisation de la messagerie à des fins syndicales, nous ne savons toujours pas si elle est autorisée. L’entreprise se donne une image de modernité, mais est loin d’être toujours cohérente », déplore-t-il.

Retrouvez le guide des “bonnes pratiques sur les médias sociaux” de La Poste sur www.wk-rh.fr, Entreprise & Carrières, rubrique docuthèque.

Auteur

  • CATHERINE DE COPPET