Certains se dirigent directement vers leur tasse de café, d’autres vers leur ordinateur ou leur smartphone. Un peu plus rares sont les sportifs qui chaussent leurs baskets… et une petite minorité fait du yoga ou de la méditation. Et vous, par quoi commencez-vous la journée ? Certes, nous avons tous nos petites habitudes, mais cela vaut la peine de s’interroger : et si la première heure avait une influence capitale sur l’efficacité de notre journée ?

Les études sur la gestion du temps nous apprennent que la plupart des personnes font le facile avant le difficile, ce qui est court d’abord, puis ce qui prend du temps, et ce qui est urgent avant ce qui est important. Les imprévus arrivant rapidement, c’est vite fichu pour la journée. L’ennui est que, le soir, on n’a pas du tout réalisé ce qu’on voulait faire.

Les champions des journées réussies partagent une autre conviction : la première heure donne le ton à toute la journée. Si l’on veut être efficace, il faut soigner la façon dont on commence. Trois principes peuvent nous guider.

Le premier est presque un commandement : ne jamais commencer par regarder ses e-mails ! C’est capital. Saurons-nous résister à la tentation, souvent nourrie de curiosité et d’appréhension, d’aller voir ce qui nous attend dans nos messages ? Car ce geste nous propulse immédiatement dans l’action… et c’est parti pour la journée, sans le filtre des priorités.

Le deuxième principe est de formuler au réveil une intention forte pour la journée. Que veut-on faire de cette journée ? Que veut-on avoir réussi ce soir ? Quelle qualité intérieure pourrait nous inspirer ? L’intention est une concentration nourrie par un désir clair et des valeurs profondes. Elle est créatrice, on le découvre chaque jour davantage à travers les recherches sur le cerveau, le bien-être et la performance. Par exemple, on peut se concentrer sur l’intention de rester zen, ou de réaliser, en restant positif, cette tâche cent fois reportée. On peut également se concentrer sur la gratitude ou sur la présence, qui, rappelons-le, est l’inverse du “multitâche”.

Être présent, c’est être capable de vivre pleinement dans l’ici et maintenant, sans s’échapper dans sa tête ou dans les urgences du moment. C’est être capable de donner à l’autre toute son attention, de l’écouter vraiment, au point de ressentir et comprendre ce qui l’aiderait le mieux. La présence est une pratique qui fait des merveilles, mais dans nos quotidiens encombrés, on en est rarement capable.

Le troisième principe d’une journée réussie est de commencer sa journée de travail par une priorité. Les “hauts performeurs” aiment réaliser une de leurs priorités au cours de la première heure. Ils conseillent souvent de laisser un post-it le soir sur son bureau ou son ordinateur, pour se rappeler l’activité par laquelle on souhaite commencer. En démarrant le matin, la priorité est claire, on a moins de risque de s’égarer dans des tâches annexes. Et les e-mails, alors ? C’est après. Il sera peut-être 9 ou 10 heures du matin. Vos interlocuteurs vont vite s’habituer. Les urgences, de toute façon, vous seront sans doute parvenues autrement, par téléphone ou SMS. C’est prouvé, cela change la vie.