Rachid Bensahnoune jubile : « En 2005, L’Oréal s’était engagé parmi les premiers en signant la charte de la Diversité. En 2010, nous avions confirmé notre engagement en créant les ateliers de la diversité à l’occasion desquels 10 543 de nos collaborateurs avaient été formés à cette question. Dorénavant, en 2012, nous sommes outillés pour piloter nos actions. » Ce DRH chargé des diversités à l’international pour le géant des cosmétiques a coordonné la mise en place des indicateurs de la diversité, en partenariat avec la société de conseil Keyrus.

Le principe ? Un système informatique vient en relais de SAP RH, utilisé dans la plupart des 65 pays où l’entreprise est implantée, et établit un tableau de bord permanent de la diversité (âge, sexe, salaire, nombre de seniors…). « Avec une trentaine d’indicateurs, ce tableau de bord va nous permettre de mesurer la progression de notre engagement et nous aider à rééquilibrer la composition de nos effectifs de façon à ce qu’ils reflètent vraiment la société et la diversité de nos consommateurs partout dans le monde », précise Rachid Bensahnoune.

Les indicateurs pourront être analysés au niveau de chaque direction, service et entité du groupe, à condition que les données soient comparables dans tous les pays, ce qui est loin d’être le cas actuellement. Ainsi, en théorie, un directeur d’unité devrait par exemple, d’un clic, savoir quelles sont les femmes de plus de 50 ans de son équipe qui n’ont bénéficié d’aucune action de formation depuis trois ans. Et y remédier.

Depuis quelques semaines, en France et dans la plupart des pays européens, ce bilan humain de la diversité est disponible pour tous les directeurs généraux et comités de direction RH de L’Oréal. Mais il reste réservé à l’interne. « C’est un bilan global, mais aussi une situation comparée pour chacun, pays par pays. Nous n’y avons pas découvert de choses surprenantes car nous connaissons nos équipes, mais il permet de formaliser l’état des lieux. Nous avons enfin en main un rapport RH qui permet de rivaliser avec le bilan financier ou le bilan environnemental de l’entreprise ! », se félicite Rachid Bensahnoune, qui a mis sur la table un budget d’environ 40 000 euros pour développer l’outil et le faire connaître auprès des personnes concernées.

De son côté, Keyrus, qui a travaillé avec L’Oréal à l’ingénierie des indicateurs ainsi qu’au développement informatique de l’outil, se satisfait de pouvoir proposer ce service à d’autres entreprises : « Mesurer, rendre compte, se comparer, ajuster et recommencer. C’est le seul moyen de progresser et de passer de la contrainte réglementaire à une réelle promotion des diversités », argumente Soumia Malinbaum, la responsable du projet qui fut aussi, ces dernières années, présidente de l’Association française des managers de la diversité.