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LE CNRS ALPES RECLASSE SES CDD AVEC PÔLE EMPLOI

Pratiques | publié le : 04.09.2012 | DOMINIQUE THIBERT

Depuis juin 2011, le CNRS Alpes a “sa” conseillère Pôle emploi à demeure. Une convention de partenariat pérennisant cette mission d’accompagnement des CDD vers l’emploi vient d’être signée.

Sur plus de 2 200 personnes travaillant dans les 88 unités de la délégation Alpes du CNRS (Drôme, Isère, Savoie et Haute-Savoie), 530 sont en contrat à durée déterminée. En 2011, on comptait environ 300 fins de CDD, dont 50 % de doctorants et post-doctorants, pour lesquels le CDD fait partie du cursus avant la titularisation sur concours. Il restait donc quelque 150 agents concernés par une fin de contrat, sans espoir de titularisation. Le problème étant récurrent, le service RH a décidé de s’y attaquer.

Anticipation et information

En juin 2011, la direction engage un partenariat avec Pôle emploi sur cet objectif précis : trouver un chargé de mission pour l’accompagnement vers un autre emploi des CDD en fin de contrat. Le comité de sélection créé par les deux partenaires retient Corinne Vuillaume, conseillère à Pôle emploi avec treize ans d’expérience. « Je n’avais pas de formation scientifique, mais les problèmes d’emploi sont finalement les mêmes pour tous », explique cette diplômée d’une école de commerce. Elle est mise à disposition du CNRS, qui finance son poste pour une durée d’un an renouvelable.

Bien avant que sa mission ne démarre, un gros travail d’anticipation et d’information est conduit par le service RH du centre de recherche. Il organise plusieurs réunions pour expliquer la démarche aux gestionnaires RH des laboratoires, aux administratifs, aux directeurs d’unités. « Sans cette motivation et cet investissement, rien n’aurait été possible », tient à souligner Jérôme Vitre, délégué régional de la délégation Alpes. La mise en place du dispositif dure jusqu’à l’automne 2011.

Désormais la mission est connue. Un courrier est adressé aux agents contractuels trois mois avant la fin de leur contrat. Sur la base du volontariat, ils peuvent joindre Corinne Vuillaume, installée dans les locaux du CNRS. Jusqu’en mai 2012, 91 d’entre eux auront au moins un contact téléphonique avec elle. À ceux qui souhaitent être reçus, elle propose un conseil ponctuel ou un accompagnement. Le CNRS permet aux CDD de ménager sur leur temps de travail les disponibilités nécessaires aux entrevues – en moyenne deux, mais cela peut aller jusqu’à huit – et aux prestations Pôle emploi.

Initiative à pérenniser

Vingt-cinq personnes ont ainsi pu bénéficier des dispositifs existants (bilan de compétences) et des outils (évaluation, atelier CV, préparation d’entretien, création d’entreprise, etc.). Une dizaine ont trouvé un emploi à l’extérieur ; deux sont en formation pour un parcours qualifiant ; une vingtaine sont à nouveau en CDD au CNRS, soit grâce à un renouvellement de contrat, soit dans une autre unité de recherche ; 57 personnes sont encore accompagnées, leur suivi se poursuivant trois à six mois après la fin de contrat.

« L’expérience a porté ses fruits et nous sommes réunis pour la pérenniser », constate Christophe Coudroy, DRH du CNRS, lors de la signature de la convention de partenariat CNRS Alpes-Pôle emploi, le 22 juin dernier. « Cette initiative pourrait être dupliquée, tant est importante la problématique de la gestion de fin de contrat dans la recherche, précise Patrick Lescure, directeur régional Pôle emploi Rhône-Alpes. C’est un sujet dont on discute notamment avec l’université Lyon 3. »

Valoriser l’expérience acquise

Un bilan positif et prometteur : un an après, la mission de Corinne Vuillaume est renouvelée. Pour tous, l’ambition est double : permettre à encore plus d’agents en fin de contrat de réduire ou d’éviter les périodes de chômage et de valoriser l’expérience acquise au CNRS auprès d’autres employeurs. « Tout ne se chiffre pas, assurent nombre d’agents. Notamment le service offert par cette mission : nous accompagner dans cette transition, ne pas nous laisser seuls, exclus. » Une jeune documentaliste confesse : « Sans Corinne Vuillaume, je me serais écroulée. »

L’objectif prioritaire est évidemment d’aider à (re)trouver du travail. Comme pour cette sismologue italienne, dos au mur il y a quelques mois et qui a aujourd’hui le choix entre trois propositions. Ou cette assistante de direction qui a bénéficié du dispositif après avoir raté la titularisation sur concours. Et qui vient de trouver un poste identique chez Rolls-Royce. En CDI !

Auteur

  • DOMINIQUE THIBERT