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Enquête

UN PLAN DE MOBILITÉ DE TROIS ANS POUR REFONDRE LE RÉSEAU

Enquête | publié le : 04.09.2012 | E. S.

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UN PLAN DE MOBILITÉ DE TROIS ANS POUR REFONDRE LE RÉSEAU

Crédit photo E. S.

Emploi garanti et mobilité géographique sur la base du volontariat : c’est sur ces deux principes que la mutuelle a entamé une vaste réorganisation de son réseau cette année.

Trois ans : c’est le temps que se donne la Maif pour mettre en œuvre la restructuration de son réseau. Celle-ci prévoit notamment le remplacement des délégations pluridisciplinaires par des points de contact sociétaires dédiés à l’accueil et, dans les grandes agglomérations, la création de plateaux spécialisés organisés autour de trois filières : la vente et le conseil à distance, la gestion de sinistres, les associations et collectivités.

Le projet SDO (schéma directeur opérationnel) va concerner, de façon plus ou moins importante, près de 400 managers et 2 600 techniciens d’assurance et rédacteurs juridiques, précise le DRH, Olivier Ruthardt. Pour encadrer les mobilités, tant géographiques que fonctionnelles, qu’implique la réorganisation, un accord relatif aux mesures sociales d’accompagnement a été signé en avril dernier avec la CFDT, la CFE-CGC et l’Unsa.

Dans ce texte, la direction prend deux engagements : la garantie d’un emploi pour tous les salariés en CDI et le respect du volontariat pour toute mobilité géographique. Et pas question d’ouvrir la porte à la mobilité externe. « Nous avons besoin de toutes nos compétences, explique le DRH. Notre objectif est de faire des gains de productivité, pas de diminuer l’effectif. »

Pas de changement de lieu de travail imposé, donc, mais des mesures incitatives : voyage de reconnaissance dans la région d’accueil, accompagnement à la recherche de logement, participation aux frais d’hébergement provisoire, d’installation ou de déménagement, accompagnement à la recherche d’emploi pour le conjoint… et surtout un budget forfaitaire alloué en fonction de la situation familiale du salarié, de 32 000 euros pour un célibataire à 48 500 euros et plus pour une famille avec au moins cinq enfants. « Avec un budget prévisionnel de 12 à 15 millions d’euros sur trois ans, nous nous donnons les moyens de faire de la mobilité géographique, résume Olivier Ruthardt. Malgré cela, nous savons que la mobilité reste complexe, surtout lorsqu’elle implique pour le conjoint de quitter son emploi. » S’ils souhaitent rester sur place, les salariés devront alors faire évoluer leur métier. Ce sera notamment le cas pour les gestionnaires de sinistres, qui seront orientés vers des fonctions de vente et de conseil, amenées à se développer. La mobilité fonctionnelle concernera aussi les postes de managers, moins nombreux dans la nouvelle organisation.

Créer des opportunités

« Pour créer des opportunités, nous avons remis à plat nos besoins, précise le DRH. Certains managers pourront s’orienter vers l’expertise, mais nous allons aussi décentraliser certaines fonctions, comme les formateurs, et ouvrir des postes en région. D’autres métiers seront créés, comme celui de correspondant immobilier, qui prendra en charge la gestion des bâtiments et des espaces de travail, ou celui de chargé de planification. » Afin de couvrir les besoins en formation, le budget prévisionnel pour les deux prochaines années atteint en moyenne 2,5 millions d’euros supplémentaires par an. Une cellule mobilité de sept personnes a été créée à l’occasion du SDO, destinée à être pérennisée. Elle participe notamment au choix des affectations. « Nous devons trouver la meilleure réponse entre les souhaits des salariés, les besoins de l’entreprise et les velléités des managers, explique son responsable Christian Grelier. Les nouvelles équipes devront aussi être équilibrées en termes d’âge, mais aussi de productivité, surtout dans les petites structures. »

Vigilance

Pour Frédéric Duflos, délégué syndical CFDT, « les premières vagues, comme à Rennes ou à Bordeaux, se passent plutôt bien, la majorité des salariés obtiennent les postes qui correspondent à leurs demandes. Ce sera peut-être plus difficile dans des régions moins attractives. Nous restons très vigilants, et veillons à ce qu’il n’y ait pas de mobilités forcées ni de licenciements ». Non signataire de l’accord, la CGT est plus critique : « Malgré le discours rassurant de la direction, sur le terrain, les salariés sont fortement incités à une mobilité géographique et/ou fonctionnelle, sous peine de subir des pressions supplémentaires, augmentant les facteurs de risques psychosociaux déjà présents dans la Mutuelle », estime Loïc Tabaud, secrétaire du syndicat.

De son côté, Olivier Ruthardt assure que les situations éventuelles de sureffectifs seront gérées par les départs naturels. Il compte aussi sur la réussite des premières mobilités pour susciter d’autres envies. « Trois ans, cela nous donne aussi le temps de maîtriser notre destin », prédit-il.

MAIF

• Activité : assurance.

• Effectifs : 6 500 salariés.

• Chiffre d’affaires en 2011 : 3 milliards d’euros.

Auteur

  • E. S.