Croissance atone, plans sociaux annoncés ou prévus chez PSA, Carrefour, Sanofi, SFR… La barre psychologique des 3 millions de chômeurs est en vue, tout comme un taux de chômage proche des 11 % d’ici à un an. Des causes conjoncturelles liées à la dégradation d’un marché ou à la concurrence internationale sont à l’origine de ces suppressions de postes.

Mais par ailleurs, les conséquences des mutations industrielles ou des services sont insuffisamment anticipées dans leurs aspects humains. Et la GPEC, thème de négociation imposé, n’y a rien fait.

Certaines entreprises savent pourtant prendre le virage en conservant tout le monde à bord. Celles que nous avons rencontrées ont ainsi évité la casse sociale : Vinci Autoroutes, face à la disparition du métier de péagiste, la Maif qui réorganise son réseau, ou encore une PME industrielle confrontée à la perte d’un contrat important.

Pas de recette, mais une culture dans la plupart d’entre elles, fondée sur un dialogue social de qualité. Il a permis d’afficher sans fard les perspectives d’évolution des métiers, donnant ainsi « le temps de maîtriser son destin », dit un DRH. Dans un pays où la faible mobilité des travailleurs est dénoncée comme une des scléroses majeures, le récit de ces reconversions internes, chantiers parfois longs et incertains, mais assis sur la conviction d’une direction, portent un message positif dans une rentrée chahutée.