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Enquête

UNE DRH QUI FÉDÈRE AUTOUR DU PROJET SOCIAL

Enquête | publié le : 28.08.2012 | V. Q.

Chaque année, le groupe Ares propose des parcours d’insertion par l’activité économique à 300 personnes en difficulté. Une mission complexe portée par 80 salariés permanents. Depuis trois ans, ils font l’objet d’une GRH attentive.

Avec huit entités (entreprises d’insertion, entreprise adaptée, centre d’adaptation à la vie active), Ares est aujourd’hui l’une des plus grosses structures dédiées à l’insertion par l’activité économique. « Nous accueillons dans nos entreprises des personnes que nous salarions à temps plein. Nous leur proposons un accompagnement social et professionnel qui doit permettre de résoudre les problèmes qu’ils rencontrent (logement, surendettement, santé, justice…) et de valider un projet professionnel réaliste mais ambitieux », explique Claire Delannoy, DRH du groupe Ares. Les activités sont diverses : façonnage, routage, logistique, nettoyage écologique, manutention, déménagement, entretien d’espaces verts, etc. Certaines entités, comme Ares Services Paris, effectuent des prestations pour des grands comptes : Air France, Axa, Fnac Services…

Des profils qui évoluent

Au terme de leur parcours d’insertion – deux ans maximum – les salariés doivent être prêts à travailler dans une entreprise classique ou à suivre une formation professionnelle. Ils sont encadrés par des salariés permanents dont le profil a évolué avec le temps. Aux militants et travailleurs sociaux du début des années quatre-vingt-dix se sont ajoutés des profils plus classiques et des jeunes diplômés. Des fonctions ont été mutualisées au siège avec trois pôles – placement, formation, action sociale – dédiés aux salariés en insertion. Depuis 2009, ils sont rattachés à la DRH, qui s’occupe aussi du recrutement et de la gestion des salariés permanents. Claire Delannoy a été recrutée à ce moment-là. « Ma mission est de développer les relations humaines autour du projet social, de faire en sorte que chacun puisse le vivre au quotidien et se l’approprier », indique-t-elle.

Faire le point régulièrement sur les résultats sociaux obtenus, donner des nouvelles des salariés qui ont retrouvé un emploi : tous ces moments sont favorisés pour maintenir la motivation. Directrice d’Ares Services Paris, Chloé Gelin veille à multiplier ces réunions. « Nous sommes tous là parce que nous adhérons au projet social mais, à certains postes, on peut le perdre de vue. Un responsable d’exploitation, par exemple, passe 90 % de son temps à faire du reporting sur Excel et à suivre la relation clients. Pour créer une émulation d’équipe, il est indispensable que l’équipe sociale communique aux autres les résultats obtenus. Ici, la réunion sociale hebdomadaire fait partie de ces moments forts. »

Faire émerger l’esprit de groupe

Deux réunions par an rassemblent salariés des structures d’insertion et salariés du siège (qui ne sont pas en contact avec les salariés en insertion).

L’objectif est aussi de faire émerger un “esprit de groupe”, et la DRH travaille à l’harmonisation des méthodes d’accompagnement social et professionnel. La mobilité d’une entité à l’autre est fortement encouragée. La notion de gestion de carrière a fait son apparition depuis un an et demi, avec un suivi des personnes à potentiel et une veille sur l’adéquation poste/profil. La DRH réfléchit à la notion de parcours à l’intérieur de certains métiers avec création d’échelons pour mieux rythmer les promotions. L’enjeu est de fidéliser, notamment sur des postes où les candidats sont rares comme ceux de chefs d’équipe (qui encadrent les salariés en insertion). De façon générale, les postes en relation avec ces salariés demandent un engagement psychologique qui ne pousse pas à faire de vieux os.

La DRH l’admet : la question de la fidélisation des permanents est la préoccupation principale. Au-delà des solutions classiques – évolutions de poste, salaire –, elle réfléchit à de nouvelles modalités comme l’accession systématique aux demandes de congés sabbatiques.

Cette GRH dynamique, associée à la mutualisation des moyens, porte ses fruits : en 2011, le groupe a enregistré plus de 67 % de sorties “dynamiques” (emploi durable, formation) des salariés en insertion. Un taux nettement supérieur à la moyenne nationale du secteur, inférieure à 46 %*.

* Source : Dares, Premières informations et premières synthèses, juin 2003.

ARES

• Secteur : insertion par l’activité économique (routage, logistique, nettoyage, entretien des espaces verts…).

• Effectifs : 80 salariés permanents ; 300 salariés en insertion par an.

• Budget : 15 millions d’euros (75 % d’autofinancement).

Auteur

  • V. Q.