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Enquête

L’ESPRIT D’ENTREPRISE À BUT NON LUCRATIF

Enquête | publié le : 28.08.2012 | V. Q.

Rassemblement de 283 structures à but non lucratif, le groupe SOS a fondé son développement sur l’esprit d’entreprise et la culture managériale. La fonction de DRH groupe joue un rôle majeur dans l’accompagnement de cette stratégie.

Hôpitaux, crèches, habitat, établissements d’enseignement, insertion par l’activité économique, finances solidaires… : les 283 structures – associations, entreprises, fondations, coopératives – rassemblées dans le groupe SOS exercent une quarantaine de métiers dans une dizaine de secteurs. Le résultat d’une démarche adoptée depuis les débuts du groupe, en 1984. « Il s’est construit sur les notions d’entrepreneuriat social et d’innovation. Lorsqu’il existe un besoin des usagers qui ne trouve pas de réponse, nous expérimentons un dispositif et le pérennisons », explique Jean-Marc Borello, président du groupe. Par exemple, une des associations fondatrices, spécialisée dans la santé, a été amenée à créer une structure dans l’habitat car il fallait trouver une solution d’hébergement pour les toxicomanes sans abri.

Conséquence : les directeurs d’établissement, recrutés sur leur cœur de métier – médecin, éducateur, psychologue, assistant social – doivent aussi être des patrons de PME. Pour leur apporter la polyvalence nécessaire à ce profil, la DRH groupe a élaboré il y a quatre ans un module “tous entrepreneurs” suivi par l’ensemble des directeurs. Au programme : finances, juridique, RH, etc. En 2011 et 2012, 350 cadres intermédiaires ont été formés au management.

Le baromètre social, baptisé Sextant et administré anonymement tous les deux ans à l’ensemble des salariés, avait en effet révélé une faiblesse dans ce domaine. Cette formation sera régulièrement renouvelée.

Motiver les salariés

« On a souvent tendance, dans le secteur social, à sous-estimer l’importance du management, car l’attention est tournée avant tout vers les publics qu’on accompagne. Ce n’est pas notre approche. Nous estimons que la bonne prise en charge des publics passe par celle des salariés. Il faut savoir les motiver, leur expliquer ce qu’on attend d’eux, les évaluer correctement », souligne Robin Sappe, DRH du groupe SOS.

La place importante accordée à la formation – 2,3 % de la masse salariale – comporte un autre enjeu : il s’agit, en homogénéisant les pratiques et en créant des espaces de rencontre entre cadres du groupe, de favoriser la mobilité. « C’est lié à la notion d’entrepreneur social : les cadres et directeurs doivent être capables de reproduire leur expertise dans d’autres secteurs, si une opportunité se présente », indique le DRH. Chaque année, au terme d’une campagne d’entretiens annuels, la DRH consolide l’ensemble des besoins exprimés. Les souhaits de mobilité sont étudiés dans des comités de carrière au niveau de chaque association et au niveau des pôles “experts” (fonctions support) du groupe. Les personnes présentant un fort potentiel bénéficient ensuite de l’accompagnement nécessaire pour accéder à des fonctions de dirigeant. Il est en cours de consolidation sous le nom de Module Talent.

Le défi à relever à présent par la DRH est d’accompagner la croissance du groupe. Depuis quelques années, le modèle de la création d’entités par l’entrepreneuriat tend à être rattrapé par un modèle de croissance externe. Entre 2010 et 2012, le groupe est passé de 3 700 à 10 000 salariés. Il a intégré il y a six mois deux structures importantes (hôpital et Ehpad), soit 5 000 personnes. « Nous démarrons un processus d’intégration et un travail sur l’identité du groupe », affirme Robin Sappe. L’organisation va également être revue, avec la création d’entités régionales. L’enjeu : poursuivre la rationalisation sans perdre son âme. Les résultats du dernier baromètre social autorisent un certain optimisme : l’amélioration du service aux usagers arrivait en première position des préoccupations des salariés.

GROUPE SOS

• Activité : entrepreneuriat social.

• Effectif : 10 000 personnes dans plus de 283 établissements.

• Budget : 560 millions d’euros (dont 60 % constitués par du chiffre d’affaires).

Auteur

  • V. Q.