Alors que 94 % des entreprises travaillent avec l’informatique, l’impact des nouvelles technologies de l’information et de la communication (TIC) sur la vie au travail reste largement méconnu en dehors de quelques généralités. Ce constat a conduit la direction du travail (DGT) et le Centre d’analyse stratégique (CAS) à approfondir les interactions entre les TIC et les conditions de travail en ciblant l’analyse sur cinq thèmes : le rapport entre les nouvelles technologies de l’information et les rythmes de travail, le renforcement du contrôle de l’activité, l’impact sur les collectifs de travail, le brouillage des frontières spatio-temporelles du fait de l’utilisation des TIC et, enfin, le problème de l’éventuelle surcharge informationnelle en rapport avec l’augmentation de la pression au travail. Concernant l’intensification du travail, les auteurs tentent de séparer ce qui est lié aux TIC et ce qui relève de changements organisationnels dans le contexte hautement concurrentiel d’une économie globalisée. Il ressort de cet ensemble d’études une grande leçon de relativisme : les outils d’information peuvent aussi bien être associés à des améliorations importantes des conditions de travail qu’à des dégradations préoccupantes. Certains domaines sont cependant davantage exposés, notamment les organisations néotayloriennes, qui cumulent intensification du travail, réduction de l’autonomie et du collectif. Mais sont également concernées les entreprises qui systématisent la modélisation et l’automatisation des processus afin de réduire les aléas du facteur humain.

L’impact des TIC sur les conditions de travail

Tristan Klein et Daniel Ratier, La Documentation française, 324 pages, 14 euros.