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LES ENTREPRISES PARIENT SUR LA FLEXIBILITÉ DU TRAVAIL

Pratiques | publié le : 17.07.2012 | S. S.

Les Jeux olympiques devraient laisser en héritage, au sein des grandes entreprises londoniennes, une nouvelle organisation du travail. Car, si le télétravail s’est fortement développé au cours de ces dernières années outre-Manche, les JO donnent un coup de pouce supplémentaire à cette pratique. La perspective d’encombrements sur les routes, dans les airs et dans les transports en commun, en particulier dans les quartiers d’affaires de la City et de Canary Wharf, proches du stade et du village olympiques, ont en effet décidé les entreprises à tester de nouveaux modes de travail.

Télétravail

L’opérateur de téléphonie mobile O2 a pris une longueur d’avance en lançant en février une expérience de télétravail pour le quart de son personnel britannique, soit environ 3 000 personnes, travaillant habituellement au siège d’O2 à Slough non loin de Heathrow. Une initiative mûrement réfléchie, qui a occupé 20 personnes à temps plein pendant les quatre semaines précédant le pilote, et a déclenché la refonte des systèmes de communication à distance pour permettre aux utilisateurs de travailler dans des conditions normales d’activité. Avec des résultats plutôt positifs : la majorité des salariés ont déclaré avoir été aussi productifs qu’au bureau, voire plus pour 36 % d’entre eux. Le temps dédié généralement au transport a été consacré à travailler, pour 52 % des personnes sondées. « Cette expérience a eu le mérite de montrer que, dans de bonnes conditions de planification et d’anticipation, même les grandes entreprises pouvaient se protéger des interruptions possibles d’activité, explique Bob Dowd, directeur des opérations au sein d’O2. Cela prouve aussi qu’avec une bonne préparation et une communication adéquates, les habitudes de présence dans l’espace de travail peuvent être changées, en apportant des bénéfices à la fois aux managers et aux salariés. »

Peu d’anticipation dans les PME

Reste que les degrés de préparation et d’anticipation varient beaucoup en fonction des entreprises. Dans une étude menée conjointement par Deloitte et la société en charge de la gestion du quartier des affaires de Canary Wharf, 80 des 100 entreprises sondées ont déclaré qu’elles étaient confiantes dans leur capacité à gérer les éventuels débordements liés aux JO. En revanche, seule une PME sur cinq a mis en place des plans alternatifs, selon un sondage réalisé sur 500 entreprises de taille moyenne par l’organisme gouvernemental YourGov.

« Au Royaume-Uni, l’employeur demande au salarié de prendre les dispositions nécessaires pour arriver à l’heure, nuance Julie Calleux, directrice au sein du cabinet d’experts EmployEase à Londres. Si sa ligne de métro est fermée, le salarié prendra alors un jour de congé : il n’existe pas de cas de force majeure outre-Manche. » La majorité des PME craignent un effet négatif des JO sur leur activité, conséquence à la fois d’une baisse de la productivité et d’une progression de l’absentéisme et des retards.

Et la possibilité de travailler à distance n’est pas non plus possible dans tous les cas de figure : « À la différence de la France, où la loi et les conventions collectives sont prépondérantes, c’est souvent le contrat de travail qui fait la loi au Royaume-Uni, et c’est lui qui va déterminer dans quelle mesure peut s’appliquer la flexibilité de l’emploi des salariés », conclut Julie Calleux.

Auteur

  • S. S.