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LES VACANCES, C’EST DU TRAVAIL

Enquête | publié le : 17.07.2012 | VIRGINIE LEBLANC

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LES VACANCES, C’EST DU TRAVAIL

Crédit photo VIRGINIE LEBLANC

L’été est pour beaucoup le temps des vacances. Pour quelques autres, il représente un pic d’activité que les DRH doivent anticiper et accompagner. Dans les hôtels, les centres de vacances, les parcs de loisirs, les sociétés de transports de voyageurs, c’est une période de recrutement et de réorganisation du temps de travail.

Vous croiserez peut-être sur la route des vacances des salariés de Vinci Autoroutes qui vous sensibiliseront à la nécessité de faire des pauses, de vous hydrater et de bien gérer votre sommeil. Le concessionnaire organise en effet des animations sur ses aires, avec 1 500 salariés volontaires. En revanche, vous en trouverez moins aux péages, automatisés à plus de 90 %, mais quelques saisonniers seront là pour vous aider à faire face aux dysfonctionnements éventuels des machines (lire p. 22). Dans les gares, où vous accompagnerez vos enfants pour la colo, vous ne pourrez pas rater les “gilets rouges”, plus de 1 000 agents SNCF volontaires mobilisés tout l’été pour orienter 20 millions de voyageurs.

Pour beaucoup d’entreprises, l’été n’est pas l’occasion de lever le pied, au contraire. Si vous prenez l’avion, vous ne verrez sûrement pas les contrôleurs aériens, mais vous pourrez heureusement compter sur leur présence 24 heures sur 24. Et pour eux, l’été, ce n’est pas la meilleure saison pour les vacances : leurs congés payés sont d’ailleurs strictement contingentés en juillet et août (lire p. 22).

Miser sur la fidélisation

C’est aussi la saison du travail intensif pour les GO du Club Med (lire p. 23) et les moniteurs de l’UCPA qui accueillent les vacanciers. Au Club Med, la voile, le tennis, le golf ou le ski nautique sont autant d’activités pour lesquelles l’entreprise anticipe les recrutements. Sans compter ses besoins pour les mini-clubs enfants et les esthéticiennes de ses spas. Entre 1 300 et 1 500 nouvelles recrues sont intégrées à chaque saison en CDD saisonnier. Des emplois qui peuvent aussi mener à de la promotion interne. La quasi-totalité des managers de village en sont issus (lire p. 23).

L’UCPA aussi mise sur la fidélisation. « Nous menons des actions en faveur de la polyvalence de nos recrues. Nous les formons pour qu’elles aient, par exemple, la possibilité de passer d’une activité hivernale à une activité estivale », explique Sonia Hayes, responsable Pôle opérations centres à la direction des ressources humaines et des relations sociales de l’association, qui est aussi organisme de formation. Entre juin et septembre, plus de 5 000 contrats saisonniers et contrats d’engagement éducatif représentant 3 800 personnes y sont conclus, 78 000 jeunes clients sont accueillis, dont 46 300 mineurs en juillet et août.

Si, comme tous les autres employeurs de cuisiniers, l’UCPA est confrontée aux difficultés de recrutement pour cette profession, elle doit aussi faire face à la pénurie de moniteurs diplômés de kite surf, le nouveau métier en tension. Ces perles rares sont au nombre de 35 actuellement et l’UCPA en accueille 10 en contrat de professionnalisation chaque année, sur les 24 formés par l’École nationale de voile.

Des besoins ajustés au dernier moment

Mais le salarié symbole de l’été, c’est bien sûr le serveur à qui vous commanderez votre repas à la terrasse d’un café. Il est en poste pour une durée plus ou moins longue, en fonction des caprices du ciel… car, dans ce secteur, les employeurs ajustent de plus en plus leurs besoins de main-d’œuvre saisonnière au dernier moment. Tout comme d’autres métiers liés au tourisme, soumis aux aléas de la crise, des vacances de dernière minute, et toujours à la météo. Une situation qui ne manque pas d’inquiéter les syndicats, qui renouvellent leurs campagnes d’informations au plus près des saisonniers, pour les inciter, notamment, à bien décompter leurs heures de travail. Ces derniers seraient aujourd’hui au nombre de 2 millions, dont 800 000 dans le secteur touristique et 900 000 pour l’agriculture.

Les saisonniers viennent aussi gonfler les effectifs des sociétés d’assistance, celles que vous ne manquerez pas de contacter en cas de pépin. En 2011, 1673 saisonniers viennent à la rescousse des permanents, pour une durée moyenne de trois mois, après une formation de huit jours. À Europ Assistance (lire p. 26), environ 200 saisonniers, principalement chargés d’assistance, sont recrutés chaque année. Une originalité : au sourcing issu des forums de grandes écoles et des salons emploi, l’entreprise a adjoint une démarche de cooptation.

Ateliers de mise en situation

Le Parc Astérix, lui, a recours, pour la majorité des 1 000 saisonniers accueillis pour la saison courant d’avril à novembre, à une méthode de recrutement proche de celle des habiletés. Des ateliers de mise en situation individuelle et collective permettent de recruter dans les métiers de l’accueil, de la restauration et de la vente principalement (lire p. 25).

Changement de réglementation

Tous ces secteurs rodés à l’exercice de l’activité estivale ne sont pas à l’abri de surprises. Cette année, ce sont les colonies de vacances qui connaissent quelques remous, à la suite de changements introduits dans la réglementation du contrat d’engagement éducatif. Il oblige désormais à organiser une forme spécifique de repos compensateur (lire p. 26). Conséquence : les associations d’employeurs agitent la menace de tarifs de séjour plus élevés l’an prochain. Affaire à suivre.

L’ESSENTIEL

1 Dans les secteurs économiques liés au tourisme et aux loisirs, les vacances estivales sont une période de surcroît d’activité pour les salariés en poste, et d’embauche de saisonniers.

2 Pour faire face, les RH doivent organiser le temps de travail en conséquence et anticiper leurs besoins de recrutement.

3 Les entreprises ont aussi intérêt à fidéliser ces salariés de l’été, en favorisant la pluriactivité et la formation à des métiers ouverts sur d’autres saisons.

Auteur

  • VIRGINIE LEBLANC