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Enjeux

Prendre du recul

Enjeux | LA CHRONIQUE DE MERYEM LE SAGET, CONSEIL EN ENTREPRISES À PARIS. <> | publié le : 17.07.2012 |

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Prendre du recul

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Après des mois de travail soutenu, rien que de penser aux vacances, cela fait du bien ! À bien des égards, pendant l’année, tout salarié consciencieux est embarqué dans un rythme de sportif de haut niveau. L’ennui, c’est qu’il n’en a ni les capacités ni l’entraînement. Si la fatigue est accessible à tous, la capacité de récupération rapide n’est pas aussi largement partagée. Heureusement, chacun peut s’améliorer.

Récupérer physiquement. La priorité est d’abord de recharger ses batteries. Tant que l’énergie est à plat, on ne profite de rien. Un manager me racontait ses vacances habituelles : une semaine pour dormir, une semaine pour décrocher mentalement et la dernière semaine pour profiter des congés. L’histoire est un peu triste. Peut-on mettre davantage d’atouts de son côté en choisissant ce qui augmente la récupération ? Respirer un bon air pur, s’imprégner de nature, faire de l’exercice, s’alimenter plus sainement que d’habitude, libérer son organisme des toxines, dormir, décrocher des technologies, vivre plus simplement… À la suite d’une saison éprouvante, comment ferait un sportif pour récupérer sa forme ?

Se ressourcer émotionnellement. En entreprise, la plus grande fatigue n’est pas forcément physique. Elle vient aussi des émotions et de la nervosité accumulées. Il n’y a pas plus dévoreur d’énergie que les émotions exacerbées. Contrariétés, luttes de territoires, jalousies, cynisme, absence de reconnaissance, déceptions, tensions relationnelles avec ses collègues ou son boss, impuissance à changer les choses, ces émotions épuisantes finissent par amenuiser le matelas “amortisseur” que chacun porte en soi. De ce fait, on prend davantage les événements extérieurs de plein fouet dans la figure. Tournées en positif, les émotions peuvent pourtant se transformer en puissants accélérateurs de récupération : admirer la beauté qui nous entoure, profiter de la compagnie bienveillante de nos animaux, se laisser surprendre par des rencontres étonnantes, jouer avec de jeunes enfants, s’ouvrir le cœur, écouter en profondeur ceux dont on croit déjà tout connaître… les occasions de gratitude envers la vie sont innombrables pour ceux qui savent les accueillir.

Retrouver du sens. Par le biais de techniques pointues et d’outils de gestion sophistiqués, beaucoup d’entreprises ont instauré sans le vouloir une forme de nouveau taylorisme. Chacun travaille dans son silo, les processus structurent le quotidien, les moindres actions sont suivies, les temps calculés, la rentabilité évaluée. Dans ce monde surgéré, la liberté d’expression et la collaboration ont du mal à respirer ! Tout cela va changer dans les années qui viennent, car nos systèmes explosent de tant d’inadéquation. Mais en attendant, mieux vaut se prescrire soi-même son propre antidote.

Les vacances sont l’occasion unique de refaire le plein de sens. Revenir à la source de ce qui est important pour soi, remplir son propre puits, prendre du recul, se ressourcer en profondeur. Les activités créatives, apaisantes, revitalisantes sont précieuses. Elles changent le regard, permettent de relativiser les problèmes, redonnent confiance. Les relations authentiques, dégagées des rôles que l’on joue habituellement, nourrissent également en profondeur. Plus on est en lien avec ce qui donne du sens à sa vie, moins on éprouve le besoin de contrôler les personnes et les événements. Rien de tel pour se relaxer !