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DES ENTREPRISES AUX PETITS SOINS POUR LES “LITTÉRAIRES”

Pratiques | publié le : 10.07.2012 | AURORE DOHY

L’association “Atout jeunes universités”, pilotée par trois entreprises et quatre universités, multiplie depuis un an les initiatives contribuant à créer des ponts entre le monde économique et les filières lettres et sciences humaines.

L’opération “Phénix” qui a permis, depuis son lancement en 2007, à 150 jeunes diplômés des filières lettres, sciences humaines et sociales (LSHS) d’intégrer une entreprise via un parcours de recrutement adapté, a désormais une petite sœur. Témoin du regain d’intérêt du monde économique pour les profils “littéraires” traditionnellement si boudés, trois entreprises (Danone, L’Oréal, Capgemini) et quatre universités franciliennes (Paris-Est Marne-la-Vallée, Paris 13, Paris-Est Créteil Val-de-Marne, Cergy-Pontoise) ont mis sur pied en décembre dernier “Atout jeunes université”, une association loi 1901 visant à accompagner les étudiants des cursus LSHS de la licence 3 jusqu’au master 2, et lancée à titre d’expérimentation pour une durée de trois ans.

Programme évolutif

« Alors que ne peuvent plus être contestés les enjeux de la diversification des recrutements pour les entreprises, nous avons souhaité renforcer et pérenniser nos échanges avec les universités et créer des liens avec les étudiants, bien avant l’obtention de leur diplôme et leur recherche d’emploi », souligne Alexandra Jolivet, en charge de la “Danone integration team”. À la différence de l’opération “Phénix”, qui concentre exclusivement son action sur l’insertion professionnelle, l’association “Atout jeunes université” propose un programme évolutif et adapté aux besoins de chaque niveau d’étude, organisé en partenariat avec les bureaux d’aide à l’insertion professionnelle (BAIP) : présentations de métiers visant à élargir les perspectives de débouchés professionnels pour les plus jeunes, accompagnements individuels et collectifs à la construction d’un projet et à la recherche de stages pour les masters 1, simulation d’entretiens d’embauche pour les masters 2, mais également participation aux forums des universités ou encore rencontres entre enseignants et managers.

« L’initiative s’adresse à tous les étudiants qui le souhaitent, sans aucune sélection, la promesse n’étant pas l’emploi, mais le développement de l’employabilité et l’élargissement des perspectives d’insertion professionnelle, précise Alexandra Jolivet. Administrée de façon paritaire, l’association a aussi vocation à répondre aux besoins des entreprises autant qu’à ceux des universités, désormais tenues, par la loi LRU, à une mission d’insertion. »

Point fort du dispositif, selon Patrick Nivolle, responsable du BAIP de l’université Paris-Est Marne-la-Vallée : l’intégration de certaines initiatives dans des enseignements existants. Ainsi, à Marne-la-Vallée, les étudiants en sociologie ont eu l’opportunité de réaliser une enquête sur le recrutement avec les entreprises partenaires. « Les enseignants sont un maillon essentiel du dispositif, ajoute-t-il. Si les étudiants ignorent fréquemment qu’ils ont acquis à l’université des compétences transposables dans d’autres domaines que ceux de l’enseignement ou de la recherche, les enseignants rencontrent eux aussi encore des difficultés à les soutenir dans cette réflexion. »

Au terme de la première année d’expérimentation, 29 initiatives ayant concerné 812 étudiants des quatre universités partenaires ont été recensées. Les rencontres auront dès à présent permis la signature de trois CDI. Dès la prochaine année universitaire, l’association songe à élargir son périmètre d’action avec l’intégration de cinq autres entreprises et d’une nouvelle université. Progressivement, les initiatives devraient également s’ouvrir, au-delà du cursus LSHS, à l’ensemble des filières universitaires.

Auteur

  • AURORE DOHY