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LE RENDEZ-VOUS DE LA FORMATION

Les premiers pas de Thierry Repentin

LE RENDEZ-VOUS DE LA FORMATION | Enjeux | publié le : 10.07.2012 | VALERIE GRASSET-MOREL

Thierry Repentin est le nouveau ministre délégué à la Formation professionnelle et à l’Apprentissage. Ce savoyard, expert des questions de logement, relève un défi difficile. « Homme de dialogue » et « gros travailleur » : c’est le souvenir que gardent de lui les partenaires sociaux qui l’ont fréquenté au cours des États généraux du logement en 2011, lorsqu’il présidait l’Union sociale pour l’habitat. Des qualités qui lui seront utiles dans ses nouvelles fonctions, a priori assez éloignées des questions d’habitat que ce sénateur de Savoie a pilotées dans l’équipe de campagne de François Hollande, et qui le prédestinaient plutôt au portefeuille du logement. Thierry Repentin, quant à lui, note « une grande proximité » entre la formation professionnelle et le logement : « La complexité et la territorialisation des politiques publiques, je les ai expérimentées ! », dit-il. Le paritarisme aussi, même si ses interlocuteurs ne seront pas les mêmes que les gestionnaires d’Action logement (ex-1 % logement). Il trouve aussi « un lien très étroit entre l’apprentissage et la question du logement des jeunes, notamment des moins qualifiés ».

Dès sa nomination, le 21 juin, Thierry Repentin, avec Michel Sapin, son ministre de tutelle, a dû s’atteler à l’un des dossiers les plus chauds du moment, celui de l’Afpa, qui traverse une crise profonde, à la fois financière, sociale et identitaire. La désignation d’un nouveau président, Yves Barou, ex-DGRH adjoint du groupe Thales (2000-2010) à la place de Jean-Luc Vergne, démissionnaire, et l’arrivée prochaine d’un nouveau directeur général semblent annoncer une ère nouvelle pour l’institution. « Nous croyons en l’avenir de l’Afpa, ont déclaré Michel Sapin et Thierry Repentin en visite à l’Afpa de Limoges-Romanet le 28 juin. Une Afpa à vocation nationale, mais qui doit être ancrée sur les territoires. » L’Afpa appartient bien au service public de l’emploi, mais il n’est pas question de revenir sur le transfert des crédits de l’État aux régions décidé en 2004, prévient Michel Sapin. « La question très difficile qui se pose aujourd’hui est celle de la commande publique dans les régions. Nous avons la possibilité de nous appuyer sur la réglementation européenne – ce qui n’a pas été fait par le gouvernement précédent – pour mettre en place de vrais services publics régionaux de formation autour de l’Afpa et d’autres prestataires », précisent les ministres. Thierry Repentin rencontrera bientôt le Commissaire européen au marché intérieur et aux services, Michel Barnier : « On a pu faire sortir le logement de la “directive” services. On devrait pouvoir le faire pour la formation des demandeurs d’emploi et des moins qualifiés », assure-t-il. Ce qui permettrait de subventionner et de ne plus mettre en concurrence les organismes chargés d’assurer ces formations.

Entouré d’experts

D’autres chantiers attendent le nouveau ministre : la réforme de la taxe d’apprentissage, la création d’un compte individuel de formation et l’acte III de la décentralisation, dont les premières pierres seront posées lors de la conférence sociale des 9 et 10 juillet. Pour les conduire, Thierry Repentin s’est entouré d’experts : Christian Ville (actuel président du CNFPTLV*, et pilote de l’équipe des rédacteurs du rapport Larcher) est son directeur de cabinet et le directeur adjoint de cabinet de Michel Sapin en charge de la formation professionnelle ; Jérôme Giudicelli est son directeur adjoint de cabinet, ex-conseiller technique formation et alternance de Michel Sapin. La conférence sociale sera également marquée par la présence d’un autre spécialiste : Vincent Merle, professeur au Cnam, ancien du gouvernement Jospin, sera un des modérateurs de la table ronde sur la formation tout au long de la vie.

* Conseil national de la formation professionnelle tout au long de la vie.

Auteur

  • VALERIE GRASSET-MOREL