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Enquête

LES SALARIÉS ENTRENT AU CAPITAL POUR CIMENTER LE GROUPE

Enquête | publié le : 10.07.2012 | C. F.

L’actionnariat donne aux salariés de Vinci, dispersés dans des activités diverses, un sentiment d’appartenance au groupe. Malgré la crise et la baisse du niveau de l’action, la confiance perdure.

« Fin 2011, les salariés actionnaires détiennent 9,8 % du capital, précise Laure Boutinet, directrice rémunération et avantages sociaux. Collectivement, ils sont les premiers actionnaires du groupe, devant le fonds Qatari Diar Real Estate, qui détient environ 6 % du capital et la Financière Pinault avec 2,8 %. »

Le dispositif d’actionnariat salarié date de 1995 mais a pris son essor à partir des années 2000. « Ce dispositif a été le ciment d’une identité commune à des salariés qui travaillent dans des domaines très différents : concessions d’autoroutes, gestion de parkings, d’aéroports, construction de routes, ouvrages d’art, voies ferrés, ou infrastructures d’énergie, rappelle Laure Boutinet. Et cette politique sociale fait maintenant partie de l’ADN du groupe. »

Décote de 10 %

Vinci propose trois fois par an des actions à ses salariés sous la forme d’augmentation de capital. Le prix de souscription de l’action est fixé par le conseil d’administration. Le montant de la décote est de 10 %. « Initialement fixée à 20 %, elle a été réduite suite au rejet d’une résolution présentée aux actionnaires en assemblée générale. La direction a alors renforcé l’abondement pour maintenir l’attractivité de ce produit », précise Laure Boutinet.

Dans le cadre du plan Castor, le groupe dépense 94 millions d’euros d’abondements pour les souscriptions d’actions Vinci. Plafonné à 3500 euros par an, l’abondement est plus fort pour les petits versements : 100 % de 0 à 1 000 euros, 70 % de 1 000 à 3 000, 25 % de 3 000 à 5 000, 10 % de 5 000 à 11 000.

Ce fonds est accessible aux salariés qui souhaitent investir leur participation et leur intéressement. Il est également disponible pour l’épargne retraite du Perco. Comme la loi le prévoit, deux autres placements sont disponibles : un fonds monétaire d’obligations et un fonds diversifié et solidaire. Et le salarié a la possibilité de déplacer son épargne du fonds en actions vers le fonds monétaire, moins risqué. De façon ponctuelle, Vinci a proposé des opérations à effet de levierqui comprenaient, en plus de l’aide de la banque, la garantie du capital investi et un rendement minimal. Il a aussi conduit, en avril dernier, une opération dans 14 pays pour motiver ses salariés à l’international.

Un rendement décevant

Actuellement cotée 37,70 euros, l’action Vinci valait 43 euros l’an dernier. « Si les salariés n’ont pas perdu leur mise, ils n’ont pas gagné non plus, précise Élisabeth Boyer, administratrice représentant les actionnaires salariés au conseil d’administration et élue CFE-CGC. Il y a de la déception, notamment chez ceux qui espéraient utiliser leur épargne pour accéder à la propriété. » Les salariés ont tendance à regarder plutôt ce qu’ils auraient pu gagner que ce qu’ils ont misé. Elle constate qu’il n’y a cependant pas de défiance vis-à-vis de l’entreprise : « Si l’on revient aux fondamentaux, et que le cours d’une action représente la valeur réelle d’une entreprise, l’action devrait remonter, puisque l’entreprise est en bonne santé et rentable. » Soumise à la confidentialité des débats, Élisabeth Boyer veut s’attacher à proposer le développement d’actions en matière de responsabilité sociale et environnementale : « Cela permet de conjuguer les nécessités économiques avec une politique sociale. Un bon compromis pour le salarié et l’actionnaire. »

VINCI

• Activité : concessions d’autoroutes, gestion de parkings, d’aéroports, construction de grands ouvrages.

• Effectifs : 180 000, dont 105 000 en France.

• Chiffre d’affaires 2011 : 36,95 milliards d’euros.

Auteur

  • C. F.