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Enquête

« L’actionnariat en temps de crise oblige les entreprises à créer de la confiance »

Enquête | publié le : 10.07.2012 | CAROLINE FORNIELES

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« L’actionnariat en temps de crise oblige les entreprises à créer de la confiance »

Crédit photo CAROLINE FORNIELES

E & C : Quel impact a eu la crise sur l’actionnariat salarié ?

H.A. : Il souffre bien sûr de la faiblesse de la croissance. Néanmoins, depuis ces deux dernières années, on n’observe pas de réel ralentissement. Il y a une grande stabilité. Et puis, avec des cours de bourses plutôt bas, le salarié dispose d’un potentiel de hausse plus grand. Un grand nombre d’entreprises ont mis en place des opérations à effet de levier qui permettent de garantir l’investissement initial du salarié, des abondements importants, ou des modalités de financement qui en facilitent l’accès. Mais l’actionnariat en temps de crise oblige aussi à renforcer le dialogue social pour créer un climat de confiance. Car les entreprises doivent être convaincantes sur leur capacité à affronter l’avenir. Le taux de participation des salariés à une opération est d’ailleurs un excellent indicateur de climat interne. C’est aussi un bon indicateur de l’engagement du management.

En fait, la seule impossibilité est de lancer une opération quand un titre arrive sous sa valeur nominale.

E & C : Y a-t-il un niveau d’actionnariat salarié optimal pour une entreprise ?

H. A. : Chaque entreprise a son histoire. Son niveau d’actionnariat salarié dépend des choix stratégiques du conseil d’administration et de l’appétence des salariés. Au-delà de ce choix managérial de partage de la création de valeur, cet outil peut permettre aux salariés de jouer un rôle décisif dans la détermination de l’avenir de leur entreprise, notamment en cas d’OPA hostile. Cela a certainement été le cas pour Eiffage. Et l’Espagnol Sacyr, qui avait lancé l’OPA en 2007, est aujourd’hui en grande difficulté du fait de la crise immobilière. Par ailleurs, les salariés voient mécaniquement leur influence augmenter, lorsque les instititutionnels ou les actionnaires individuels présents au capital ne participent pas aux assemblées générales. La présence au conseil d’administration d’un représentant des salariés actionnaires est cependant essentielle et encore insuffisante. Mais, quel que soit son poids, l’actionnariat salarié reste un formidable outil d’intégration et de partage de la valeur. De même, on voit comment les distributions d’actions gratuites sont particulièrement motivantes pour des salariés qui n’ont que depuis peu accès à ces mécanismes, notamment dans les pays en voie de développement.

E & C : Quelle conséquence aura la hausse annoncée de 20 % du forfait social ?

H.A. : C’est un mauvais coup porté à l’épargne salariale. Les entreprises ne peuvent pas éternellement redistribuer, a fortiori en période de crise. Elles auront tendance à fonctionner à enveloppe constante, notamment lors de la renégociation des accords d’intéressement. Au final, c’est le salarié qui sera lésé.

Auteur

  • CAROLINE FORNIELES