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L’ABSENTÉISME MORAL, NOUVEAU MALAISE SOCIAL

Actualités | publié le : 10.07.2012 | AURORE DOHY

ÉTUDE → Le manque de considération dont souffrent les salariés entraîne des réactions de désengagement coûteuses sur le plan humain et économique.

La baisse de la conflictualité, perceptible dans les entreprises au cours des dernières années, ne présage en rien une amélioration du climat social. « Le mal-être des salariés s’exprime aujourd’hui plus volontiers par le biais de réactions individuelles de désengagement, de type absentéisme, départs inopinés, baisse d’efficacité, multiplication des négligences ou des erreurs », explique Hubert Landier. Dans une étude* publiée le 27 juin par l’Institut de l’entreprise, cet expert en relations du travail fait le point sur les « coûts cachés » de ce désengagement.

« Une entreprise dans laquelle l’ensemble du personnel a réduit son efficacité de 20 % par rapport à son potentiel perd en moyenne une quarantaine de journées de travail chaque année, souligne-t-il. On est loin du coût engendré par une journée de grève, même suivie à 100 %. » A contrario, les entreprises qui génèrent un engagement élevé détiennent sur le long terme une rentabilité supérieure à la moyenne.

Comment expliquer le développement de l’« absentéisme moral » ? « Les salariés ont le sentiment de devoir se plier à des efforts permanents sans jamais obtenir aucune reconnaissance », souligne Hubert Landier.

“Irritants sociaux”

L’auteur pointe également du doigt la multiplication des “irritants sociaux”, désagréments parfois anodins – tels qu’une absence d’eau chaude dans les douches non prise en compte par la direction – mais qui portent une lourde charge symbolique.

Afin d’enrayer ce processus, l’étude recommande aux entreprises de favoriser la prise de responsabilité des salariés conformément aux compétences qui sont les leurs, ainsi que le sentiment d’appartenance à une communauté de travail. « Les pouvoirs publics doivent également s’efforcer de promouvoir le sens du travail bien fait, conclut l’étude. Une proportion trop importante de jeunes arrive sur le marché du travail sans connaître l’importance du travail en tant que facteur d’accomplissement personnel. »

* « Des salariés engagés : qualité du management et performance de l’entreprise », sur <www.institut-entreprise.fr>

Auteur

  • AURORE DOHY