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LA TECHNOLOGIE POUR FORMER PLUS

Enquête | publié le : 03.07.2012 | LAURENT POILLOT

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LA TECHNOLOGIE POUR FORMER PLUS

Crédit photo LAURENT POILLOT

La part du blended learning et de l’e-learning a doublé en trois ans, et devrait augmenter encore avec le développement à l’international sur les marchés émergents.

France Télécom vient de débuter sa campagne de sélection des organismes de formation en langues. La direction des achats finalise le chiffrage du prochain appel d’offres. Le renouvellement des contrats, dès janvier 2013, est programmé sur deux années, avec la possibilité d’une année d’engagement complémentaire. C’est donc une période à enjeu pour les organismes en lice*, tandis que les besoins de l’opérateur historique vont crescendo. La direction ayant affiché une stratégie de développement à l’international, en particulier sur les marchés émergents en forte croissance, elle a prévu d’ouvrir son offre de formation à des entités qui en étaient jusqu’ici exclues.

En 2011, l’entreprise a formé 4 800 salariés, parmi un effectif France de 102 000 personnes. Au siège, Véronique Poli, responsable des formations linguistiques, refuse de dévoiler leur budget. Elle évoque une dépense, « importante », de « 5 % de l’effort de formation en 2011 ». « La durée moyenne est de 32 heures par stagiaire. Mais les parcours peuvent être plus longs, selon le niveau des salariés », souligne-t-elle.

L’anglais à 90 %

En pratique ? Dans 90 % des cas, les formations concernent l’anglais et sont financées par le plan, désormais géré par Opcalia. Les 10 % restants correspondent à l’apprentissage d’une autre langue, en DIF, dès lors que c’est le salarié qui sollicite l’action… sauf bien sûr s’il est concerné par une mission en Chine ou au Moyen-Orient.

Jusqu’ici, les personnels ciblés par les actions linguistiques étaient principalement issus de la direction des entreprises, appelée à signer des contrats internationaux, de même que la direction des systèmes d’information et de la R & D. L’entreprise s’internationalisant (plus de la moitié du chiffre d’affaires du groupe, de 45,3 milliards d’euros en 2011, est réalisé hors de l’Hexagone), les besoins de mise à niveau se manifestent à présent au sein de la direction Orange France et de sa direction commerciale. « En volume, ces directions sont les plus demandeuses d’une montée en compétences, observe Véronique Poli. Notre objectif est de faciliter l’accès au plus grand nombre. »

Faire appel à toutes les modalités

Le catalogue existant permet déjà d’y répondre, estime Brigitte Daumarie, responsable des formations générales pour le groupe : « Nous avons toutes les modalités possibles, de l’immersion à l’anglais en ligne. Le catalogue comprend des formations génériques, pour monter d’un ou plusieurs niveaux, aussi bien que des cours liés à des connaissances métiers. Nous réalisons aussi des formations interculturelles, pour négocier à l’international et comprendre des interlocuteurs de différentes nationalités. Nous savons aussi construire des parcours sur mesure, pour un domaine précis. »

Par exemple, ce séminaire d’une semaine, en 2009, à destination des nouveaux acheteurs. Ou, plus récemment, ce programme de 90 heures pour 50 salariés de la direction territoriale des Caraïbes. L’entité était appelée à travailler avec le continent américain ; elle a sollicité une action collective pour ses vendeurs et téléconseillers durant dix-huit mois.

Pendant ces trois dernières années, les nouvelles technologies ont transformé l’offre. « 30 % des formations sont proposées en e-learning, mobile learning ou blended learning. C’est considérable : en 2009, elles ne représentaient que 14 % des cours », commente Véronique Poli. Elle concède que la consommation de contenus sur tablettes et smartphones va de soi, dans ce secteur d’activité. « Nous avons maintenu les groupes en intra et le présentiel pour tous les cours touchant aux compétences métiers. Toutefois, nous utilisons beaucoup la visioformation, qui permet d’éviter aux salariés de sites distants d’avoir à se déplacer. »

Autre conséquence pratique : la RH aiguille mieux les besoins des stagiaires et contrôle mieux leur assiduité. Son test de niveau, en ligne, est un préalable absolu. Le salarié se positionne sur une échelle allant de un à dix. En retour, l’outil fournit à l’administrateur RH une aide à la décision pour le choix des modules prescrits. Il évite ainsi de placer des stagiaires de niveau hétérogène dans une même classe de conversation.

S’agissant de l’absentéisme, Véronique Poli jure l’avoir réduit comme peau de chagrin, à 2 % ou 3 %, grâce à l’ingéniosité des contenus, plus ludiques et mobiles, et à un système de reporting. Il permet d’alerter le responsable de formation, par mail, en cas d’absences injustifiées. À la troisième, le stagiaire sort du jeu.

* Une dizaine de prestataires, dont les plus réguliers sont ILC, LCI, LDS, Langues & Entreprises et Education First.

FRANCE TÉLÉCOM-ORANGE

• Activité : télécommunications.

• Effectif : 102 000 salariés.

• Chiffre d’affaires France 2011 : 22,5 milliards d’euros

Auteur

  • LAURENT POILLOT