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Enquête

DES PROCESSUS D’APPRENTISSAGE INDUSTRIALISÉS

Enquête | publié le : 03.07.2012 | L. P.

L’entreprise pétrolière a progressivement relié toutes ses formations linguistiques à un objectif d’intégration interculturelle.

La pratique des langues est incontournable à Total. Depuis le début des années 2000, il est demandé aux salariés d’être capables de communiquer facilement dans l’une des deux langues du groupe que sont l’anglais et le français, mais aussi que les personnes en mobilité sachent s’exprimer dans la langue du pays d’accueil. Quasiment placées au rang de compétence obligatoire, au même titre que les formations en sécurité, les langues figurent systématiquement sur le plan de formation. « Il s’agit d’être capable de communiquer dans des contextes professionnels multiculturels », argumente Marie-Hélène Douvier, conjointement responsable du management interculturel, des compétences linguistiques et des formations holding.

Tour de contrôle

Son service, à Paris, intervient comme une tour de contrôle. Il met en place les outils d’évaluation et d’apprentissage qui sont relayés auprès de 140 administrateurs locaux, installés dans les 130 pays où le groupe est présent. Il supervise les formations linguistiques pour le compte de toutes les activités françaises (35 000 salariés). Et il accompagne les projets à la carte, partout dans le monde. Par exemple en prenant en charge les tests linguistiques des campagnes de recrutement, en intervenant dans les programmes de tutorat des foreurs, ou encore en accompagnant les projets d’organisation des filiales, tel que le lancement d’une nouvelle plate-forme off­shore en Angola.

Tous les appels d’offres passent par ce service, qui ne dévoile pas son budget. « Les formations linguistiques représentent 8 % de l’effort de formation global pour le groupe. Cet effort est stable d’une année sur l’autre, soutient Marie-Hélène Douvier. Mais il implique aussi de rationaliser les dépenses et d’avoir un souci élevé de démarche qualité. Les acheteurs nous accompagnent dans les démarches, tandis que nous nous chargeons de labelliser les contenus de formation. Notre veille sur ce marché est constante, tant l’offre évolue rapidement. »

Individualisation des parcours

Le catalogue est vaste, de l’anglais général, professionnel, métier, thématique… aux évaluations et aux apprentissages en langues rares. Cependant, Total a fait le choix d’individualiser tous les parcours (volumes d’heures, contenus et modalités d’enseignement), suivant le profil du salarié et ses contraintes d’organisation. « Tout dépend du projet professionnel et du degré d’urgence du besoin de formation », souligne Marie-Hélène Douvier.

Le processus linguistique a dû évoluer en conséquence. Il se traduit en cinq étapes. Première d’entre elles, le test d’aptitude. Total a jeté son dévolu sur le test Bright, que l’entreprise utilise aussi bien pour ses recrutements qu’en amont de toute formation continue.

« Il répond pour nous à des critères de choix - entre neuf langues possibles -, de fiabilité et d’accessibilité sur Internet, ce qui le rend facile à administrer, explique la responsable du management interculturel. Il fournit aussitôt un bilan précis des connaissances idiomatiques, grammaticales et de vocabulaire. Il indique aussi les améliorations à travailler. » Point fort, selon elle : « Ce test est randomisé. » Impossible de bachoter, en cas de passations multiples.

Sur cette base, le centre de langues qualifie le besoin, immédiat ou bien projeté sur une préparation à la mobilité. C’est la deuxième étape, celle de l’optimisation des choix de parcours individuels. Total a mis au point un questionnaire d’audit, expérimenté actuellement à l’échelle de la France. Élaboré en interne, il a été réalisé avec Mahoney Training Consultants. Ce prestataire a construit la matrice permettant d’ajuster l’offre, abondante, aux besoins. C’est une aide à la décision pour les gestionnaires de formation, qui doivent arbitrer la solution pédadogique, en termes de compétences à acquérir, d’heures de formation et de niveau visé (maintien, en progression, en maintien renforcé). Vient la quatrième étape, celle de la mise en œuvre de la formation. Les enseignements sont de plus en plus externalisés et en e-learning : « Cette tendance correspond à une demande de flexibilité qui émane des salariés eux-mêmes », prévient Marie-Hélène Douvier. Solution par ailleurs efficace pour lutter contre l’absentéisme, selon elle : « Un bon produit e-learning donne d’excellents résultats s’il intègre tous les paramètres de prérequis, notamment le suivi du travail de l’apprenant et la mesure permanente de sa progression. »

Courbe de progression des compétences

En fin de parcours, l’apprenant repasse le test Bright. Total peut déterminer, pour chaque salarié, une courbe de progression des compétences linguistiques.

Si la langue concernée n’entre pas dans le prisme des neuf langues en test, le salarié passe une évaluation individualisée. Dernière mesure prévue : l’évaluation du déroulement de la formation. L’intéressé renseigne un questionnaire informatisé, développé par Formetris. Même à distance, Total se donne les moyens d’étalonner les pratiques de ses prestataires. Un processus qui vaut pour toutes les formations, pas seulement linguistiques.

TOTAL

• Activité : industries du pétrole, du gaz, des énergies nouvelles et de la chimie.

• Effectif : 94 104 salariés.

• Chiffre d’affaires 2011 : 184,6 milliards d’euros.

Auteur

  • L. P.