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Enquête

DES “FACILITATEURS” POUR LES PROGRAMMES MULTIMODAUX

Enquête | publié le : 03.07.2012 | L. G.

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DES “FACILITATEURS” POUR LES PROGRAMMES MULTIMODAUX

Crédit photo L. G.

Pour aider son personnel à suivre des programmes de stages complexes et multimodaux, Aéroports de Paris ajoute à son dispositif de formation un “facilitateur” linguistique.

La pratique des langues étrangères, et en premier lieu de l’anglais, est une nécessité évidente dans le monde aéroportuaire. Si les personnels navigants sont formés par les compagnies aériennes, la formation linguistique des personnels au sol est, elle, du ressort de chaque aéroport. Ainsi, en 2011, 700 des 7 200 salariés d’ADP SA (groupe qui conçoit et gère des aéroports en France et à l’international et compte au total 10 000 salariés) ont suivi des cours de langues ; 12 500 heures y ont été consacrées (80 % d’anglais, le reste étant constitué d’espagnol, italien…), ce qui représente 6 % du volume total des 215 000 heures de formation réalisées en 2011. Cet effort important repose sur un budget non moins conséquent, puisque l’équivalent de 6,8 % de la masse salariale y a été investi en 2011, et est en moyenne de 6 % chaque année (Opcalia est son Opca). Comme l’assure Dominic Williams, responsable des formations linguistiques à ADP : « Notre volonté est de faire progresser tout le monde. » La formation linguistique de certaines populations aéroportuaires spécifiques fait cependant l’objet d’une attention toute particulière. Celle, par exemple, des agents du péril animalier, des agents d’aérogare et des pompiers, qui interviennent en urgence.

Les agents du péril animalier luttent contre les oiseaux qui volent au-dessus de l’Île-de-France, et qui sont très dangereux pour les avions en vol ou sur piste. Ils sont en écoute permanente sur la fréquence de la tour de contrôle qui, bien sûr, s’exprime la plupart du temps en anglais. Il en est de même pour les pompiers, qui sont en contact direct avec les équipages de toutes les nationalités du monde en cas d’accidents. « Ces trois populations doivent comprendre sans erreur le vocabulaire et la phraséologie très spécifiques du monde aéroportuaire, précise Dominic Williams. La priorité est donc à la communication orale. »

Ingénierie pédagogique totalement internalisée

La logistique linguistique d’Aéroports de Paris est assez typique des grandes entreprises : une structure interne légère avec une ingénierie pédagogique totalement internalisée (création par Dominic Williams de stages ad hoc autour des process de l’aéroport) ; des centres de ressources linguistiques pour l’autoformation ; une offre de formation diffusée via intranet ; un important usage du blended learning depuis huit ans (associant présentiel, autoformation, club de conversation dans un « pack complet » personnalisé pour chaque salarié avec fiches navettes et tutorats pour assurer le suivi linguistique) ; un recours également aux cours individuels en face à face et par téléphone…

« Alors que la définition du contenu est faite en interne, tous les formateurs sont externes, confirme Dominic Williams. Nous choisissons nos prestataires par appel d’offres. Les critères de sélection portent sur les aspects techniques (nous exigeons, par exemple, des formateurs de langue maternelle qui doivent être présents aux auditions), financiers et, depuis peu, RSE (responsabilité sociale de l’entreprise). » En effet, signataire du Pacte mondial, Aéroports de Paris s’est engagé à respecter les dix principes relatifs aux droits de l’Homme, aux normes du travail, à l’environnement et à la lutte contre la corruption. « À ce titre, dans le cadre des prestations formation, nous sommes plus particulièrement attentifs aux garanties apportées par les entreprises candidates dans certains domaines : les relations et liens de travail et le travail dissimulé, le respect des données personnelles et de la vie privée et le développement du capital humain et des compétences. Au final, la qualité des formateurs reste plus importante que le prix. »

Prise de conscience

Du côté de l’analyse des niveaux et des besoins des salariés, ces derniers sont testés - les résultats sont valables deux ans - et c’est Dominic Williams qui fait la préconisation de stage pour chacun. 30 % des heures de DIF (soit 6 800 heures) sont aujourd’hui consacrées à des formations linguistiques à la demande du salarié : « C’est très positif, analyse Dominic Williams, car cela traduit la prise de conscience par nos salariés de l’importance de l’anglais dans leur évolution professionnelle. »

À la suite d’une étude sur l’innovation dans la formation linguistique, menée pour la DRH en 2011, Aéroports de Paris a intégré de nouveaux concepts. Une fonction de facilitateur a été créée. « Le facilitateur aidera les salariés à suivre des programmes composés d’éléments multiples et multimodaux, explique Dominic Williams. Son profil sera celui d’un “formateur plus”, chargé de contrôler le travail en cours, pour positiver et encourager, surtout les salariés en blended learning. » D’autre part ont été développés des programmes composés de plusieurs séances de courte durée (ateliers de trois heures) réparties sur plusieurs semaines, voire plusieurs mois, répondant mieux aux objectifs professionnels plus ciblés et aux contraintes de disponibilité. « Bref : de petites doses, mieux ciblées, sur une longue période. »

AÉROPORTS DE PARIS

• Activité : concepteur et exploitant d’aéroports.

• Effectif : 10 000 salariés dans le monde.

• Chiffres d’affaires 2011 : 2,5 milliards d’euros.

Auteur

  • L. G.