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Choisir ce que l’on ne fera pas

Enjeux | LA CHRONIQUE DE MERYEM LE SAGET, CONSEIL EN ENTREPRISES À PARIS. <> | publié le : 03.07.2012 |

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Choisir ce que l’on ne fera pas

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Le rythme de nos vies s’accélère, nous nous sentons désemparés face à cette vitesse qui s’infiltre dans les moindres détails du quotidien. Il y a tellement d’informations à assimiler, de mails à traiter, de technologies à intégrer. Tellement de fonctionnements complexes à comprendre, de sujets sur lesquels on aimerait réagir, d’idées qu’on voudrait creuser. Mais voilà, l’approfondissement ne voisine pas facilement avec l’accélération.

Par réflexe, on essaie de s’adapter à ce flot impétueux. On se lève à 5 heures du matin pour traiter ses e-mails, on fait trois ou quatre choses à la fois, on prépare ses réunions dans l’ascenseur, on vit scotché à son téléphone, on répond à ses amis sur les réseaux sociaux tout en parlant à un collègue, on passe du temps sur Internet pour aller voir de nouveaux sites (au cas où l’on manquerait quelque chose d’essentiel)… De ce fait, on sacrifie son entraînement de sport, et l’on peste d’être en retard sur autant de dossiers. On a beau faire des efforts, la bataille est perdue d’avance, comme lorsque l’on court sur le quai à côté d’un train qui démarre, afin d’accompagner encore un peu ceux que l’on aime : au début on y parvient, mais très vite, on s’essouffle ; le train prend de la vitesse et nous abandonne en arrière. Une chose est claire, le monde ne va pas ralentir.

Alors un jour survient un déclic : « Plus on essaiera de tout faire et plus on sera débordé »… et déprimé. La réponse n’est pas d’accélérer, mais de choisir. Face à la profusion, ce qui aide est de se concentrer sur ce qui est important dans sa vie et les priorités que l’on poursuit. Jamais il n’a été aussi déterminant de rester centré, comme pour mieux naviguer dans la tempête. Les programmes de gestion du temps donnent souvent ce conseil : faites-vous deux fiches à coller sur la glace de votre salle de bain et lisez-les chaque matin. L’une avec ce qui vous rend profondément heureux, ce qui donne du sens à votre vie, ce qui est prioritaire pour vous. L’autre avec ce que vous décidez de ne pas faire ces jours-ci, afin d’éviter de vous laisser aspirer par des sujets annexes. Attention à vos pièges habituels ou tentations consommatrices de temps ! Écrivez ce que vous décidez de ne pas faire cette semaine afin de vous concentrer sur ce qui importe davantage. Même si la première liste est la plus importante, la seconde liste est la plus efficace, utilisez-la pour vous guider et mettez-la à jour régulièrement.

Par ce biais, chacun peut apprendre à se focaliser sur l’essentiel en canalisant ses tentations et routines. Non, on ne lira pas ce magazine, on ne se laissera pas attirer par ces e-mails sympathiques mais sans intérêt. Non, on ne cliquera pas sur ce lien, on ne prendra pas cet appel téléphonique, on n’ira pas surfer sur ce blog. Non, on ne traitera pas ses messages dans la prochaine réunion car elle nécessite toute notre attention. C’est comme si l’on se coachait soi-même pour éviter la dispersion.

Au début, la gêne est évidente, car contrer son réflexe de vouloir tout faire est un vrai défi. La vibration de notre mobile nous torture : et si l’on passait à côté d’une information fondamentale, et si quelqu’un avait besoin de nous, et si cette nouvelle information entrante nous apportait la solution inespérée de notre succès, ou marquait la fin de notre galère ? Trop tenté, on se précipite sur son jouet favori. Changeons de perspective : au lieu d’attendre le miracle de l’extérieur, il est possible de le faire éclore en se centrant davantage. À explorer, pourquoi pas ?