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RENAULT FORME SES ASPIRANTS CADRES À GRENOBLE ÉCOLE DE MANAGEMENT

Pratiques | publié le : 26.06.2012 | VÉRONIQUE VIGNE-LEPAGE

Les salariés de Renault candidats au statut cadre, de tous âges et de tous métiers, passent désormais par un processus comportant des mises en situation en interne et une formation spécifique proposée par Grenoble EM.

Ils sont 74, âgés de 35 à 60 ans, peu diplômés, travaillant dans différents sites français de Renault, en fabrication, ingénierie, achat, commerce ou tertiaire. Leur point commun : tous veulent devenir cadres. Voilà la première promotion d’une formation sur mesure que Grenoble École de management (EM) vient de concevoir pour Renault.

Après avoir émis ce vœu en entretien annuel, ils ont été sélectionnés par le comité des carrières, puis mis en situation à un poste correspondant à leur projet professionnel. « Nous avons évalué leur aptitude à mobiliser, à prendre des décisions de manière autonome, à accompagner les changements, etc. », explique Frédérique Lelièvre, responsable de la filière promotion cadre.

Pédagogie interactive

À l’issue de ce parcours d’un an, leur projet a été validé par la DRH France et, le 29 mai dernier, ils ont entamé leur formation, soit trois séminaires de quatre jours (90 heures au total) répartis sur deux mois : le premier et le dernier à Grenoble, le second en région parisienne (en résidentiel), avec des apprentissages théoriques en intersessions (en e-learning).

« Nous avons choisi Grenoble EM pour son habitude des publics industriels et diversifiés, commente Frédérique Lelièvre, et parce qu’elle a proposé une grande part de pédagogie interactive, ne nécessitant pas de formation initiale. » En ouverture, un atelier théâtre a permis de « briser la glace », explique l’un des participants, Thierry Hack, et leur a révélé « leur capacité à se mettre en scène et en jeu », ajoute Nathalie Ambrosio, responsable des formations sur-mesure à Grenoble EM.

Jeux de cartes et de rôles

L’école a conçu, avec la société grenobloise Symetrix, un jeu de cartes où l’on s’affronte pour trouver l’innovation la plus performante… et mémoriser les points clés en les vivant. Idem dans le jeu de rôles “Objection, votre honneur”, qui porte sur la communication orale. « Renault ne voulait pas d’outil pédagogique informatique afin de limiter le coût, mais aussi pour éviter que cela ne constitue un frein pour certains », observe Nathalie Ambrosio. Grenoble EM a investi 110 000 € dans la conception de cette formation – dont 40000 pour les jeux –, environ 70 % étant financés par le prix payé par Renault (au titre de son plan de formation).

Des enseignements plus classiques portent sur l’économie mondiale, les défis de l’automobile, la RSE, la sociologie du changement et la gestion-finance. « Moi-même, qui ai un bac comptabilité – préparé en formation continue – je trouve un intérêt à ces derniers sujets, car il s’agit de culture générale. Les contenus ne concernent pas nos futurs postes, mais nous apportent l’ouverture d’esprit nécessaire », commente Thierry Hack. C’est aussi dans ce but que la formation n’est pas « trop colorée Renault », précise Nathalie Ambrosio. En septembre, chaque participant devra convaincre de l’apport de cette formation et de sa capacité à être cadre devant un jury composé de représentants de la DRH et de la direction du métier qu’il vise. En octobre, Thierry Hack, qui a commencé il y a 34 ans comme opérateur puis est devenu Etam avec des fonctions d’encadrement, sera (peut-être) promu chef de projet, au statut cadre.

« Cette possibilité est inscrite dans un accord d’entreprise depuis 1990, indique Frédérique Lelièvre. Mais, fin 2011, nous l’avons revu et simplifié. » Il y a désormais deux voies : l’une est une reprise d’études pour des jeunes de niveau bac +2, l’autre est l’accès, après 35 ans, à cette formation à Grenoble EM. « Nous avons raccourci le processus de 4,5 ans à 1,5, poursuit-elle. Parce qu’aujourd’hui, on pilote des projets et rédige des rapports avant le niveau cadre. »

Dès le 1er juillet, une deuxième promotion sera sélectionnée. Chaque année, quelque 120 salariés deviennent cadres, dont la moitié après 35 ans.

Auteur

  • VÉRONIQUE VIGNE-LEPAGE