EMPLOI → Des bénéficiaires du RSA ont été réinsérés professionnellement dans le cadre du programme Apolit mené par l’Opca et le département du Val-d’Oise.
« Un travail de titan et de fourmi en même temps », de l’avis de Catherine Bommart, responsable à Agefos-PME Île-de-Fran ? ce du programme expérimental Apolit co-construit avec le Val-d’Oise. Apolit, pour accompagnement des politiques d’insertion territoriale, est né en juin 2011 pour trois ans. Il a reçu un avis favorable du FPSPP dans le cadre de l’appel à projets “Projets territoriaux interprofessionnels ou sectoriels”. Objectif : proposer aux bénéficiaires du RSA (qui ne sont pas la population salariée classique des Opca) un accompagnement et une orientation vers des métiers porteurs (services à la personne, sécurité aéroportuaire, commerce…) pour favoriser des recrutements de droit commun ou en alternance. Le budget du programme pour les trois années est de 1,8 million d’euros, dont 765 000 financés par le FPSPP, 540 000 par le conseil général du 95 et le solde par l’Opca.
Apolit a été expérimenté sur le bassin d’emploi Plaine de France (Sarcelles, Garges-lès-Gonesse, Gonesse, Villiers-le-Bel et Goussainville) fin 2011. Sur les 91 bénéficiaires, 8 sont entrés directement en emploi, 16 ont signé une POE ou un contrat de professionnalisation avec une entreprise, et 67 sont entrés dans une des formations d’insertion du conseil général. Particularité : 65 sont des femmes, âgées de 26 ans en moyenne et ayant un enfant. D’ores et déjà, Apolit est relancé sur Plaine de France depuis ce mois de juin 2012, et s’étend au Vexin, territoire plus large mais plus rural. Objectif 2012 : 140 bénéficiaires, dont 20 dans le Vexin.
Pourquoi à la fois « un travail de titan et de fourmi » ? Parce qu’à l’origine, 855 bénéficiaires du RSA habitant le bassin d’emploi Plaine de France ont été invités à l’une des 21 sessions d’information, mais que seuls 402 sont venus et à peine 158 ont signé un contrat d’engagement Apolit avec l’Opca et le département. Au final, sur ces 158 signataires, 43 ont abandonné, 24 ont été réorientés vers d’autres dispositifs et 91 sont donc allés jusqu’au bout.
« Malgré le considérable travail de sensibilisation et de formation mené en un temps record de deux mois et demi par AgroForm et Facem, les prestataires que nous avions sélectionnés, cette population est difficile à mobiliser, car elle se projette rarement, même à trois mois, constate Catherine Bommart. De plus, nous lui proposons une insertion réaliste et réalisable dans des métiers en tension, ce qui ne correspond pas forcément aux rêves et fantasmes de certains. »
Apolit (ou des formes d’accompagnement équivalentes, mais toujours pour des publics en difficulté, bénéficiaires du RSA, jeunes…) pourrait être développé par Agefos-PME dès cette année dans les régions Bretagne, Nord-Pas-de-Calais, Picardie ainsi qu’en Haute et Basse-Normandie, dans le cadre d’un projet “Zone Arc Manche” présenté au FPSPP et en attente de financement.
