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Enquête

LE CABINET CONSEIL ADOPTE LES SUITES PROFESSIONNELLES

Enquête | publié le : 12.06.2012 | CÉLINE LACOURCELLE

Pour aménager les 19 étages de son siège français à La Défense, Ernst & Young a choisi le “suite office”, ni tout à fait open space, ni tout à fait espace privatif, mais forcément partagé.

« Depuis le rapprochement d’Ernst & Young avec Arthur Andersen en 2002, nos collaborateurs étaient dispersés sur différents sites », explique Pierre Hurstel, associé en charge de la stratégie de la communication. Alors que le travail d’équipe pluridisciplinaire constitue l’essence même des métiers de conseil. Depuis décembre dernier, la situation a changé.

C’est à cette date que les 3 400 salariés ont convergé vers la tour First à La Défense (Hauts-de-Seine), la plus haute du pays (231 m), quittant pour les uns leurs bureaux de Neuilly-sur-Seine à une poignée de kilomètres de là, et, pour les autres, une tour voisine du quartier d’affaires. Dans l’intervalle, la direction France d’Ernst & Young économisait 25 % de surface, l’autre motivation de l’opération.

Pour autant, le nouvel ensemble affiche 37 000 mètres carrés, rien de moins, répartis sur 19 étages ! Open space, bureaux privatifs ? Finalement, c’est un mixte des deux qui a été retenu. Les jeunes consultants, soit la moitié de l’effectif, retrouvent un espace de travail ouvert qu’ils se partagent à deux ou trois.

Les managers et associés, très attachés à leur bureau, sont installés à proximité de leurs équipes sur des surfaces fermées, entourées de deux “bulles” de 6 m2 pour s’isoler, se réunir, réaliser des visioconférences… C’est le concept de “suite office” inventé par Majorelle, agence spécialisée dans les aménagements tertiaires, associant travail personnel et temps pour communiquer.

Collaborateurs nomades

« Les collaborateurs, juniors comme seniors, sont nomades, très souvent chez nos clients et donc très rarement présents au bureau au même moment », commente Pierre Hurstel. Cela n’a toutefois pas empêché l’entreprise « d’investir dans le silence et la lumière, grâce à des cloisonnements performants en matière d’acoustique et à l’utilisation du verre pour ne pas casser la transparence ». Si les représentants du personnel se sont, dans un premier temps, opposés au projet et à son objectif d’économies, ils ont fini par s’y rallier, selon Pierre Hurstel, « après que nous leur avons montré comment nous avions pensé l’espace de travail et que nous avons apporté des réponses à chacune de leurs interrogations ». La première inquiétude portait, par exemple, sur la localisation des nouveaux locaux ; mais la tour First est très proche du métro. « Nous avons toutefois pris des mesures pour les salariés ayant des difficultés de mobilité permanente (handicapés) ou temporaire (femmes enceintes) en leur offrant une place de parking sous le gratte-ciel », précise l’associé.

Mobilisation progressive

Plus largement, les salariés ont été mobilisés progressivement sur le déménagement. Deux ans auparavant, de nouvelles solutions de rangement (limité dans la tour) ont été trouvées par métier, avec des spécialistes de l’archivage. Ensuite, des volontaires accompagnés de responsables RH ont déterminé le style et les couleurs des lieux et du mobilier, validés ensuite par l’équipe de direction. Enfin, une fois dans la place, une enquête de satisfaction a été réalisée auprès de 580 collaborateurs. Bilan : 200 demandes individuelles sont remontées afin d’obtenir éclaircissements ou corrections (sur des dysfonctionnements du téléphone, d’organisation du ménage ou encore des demandes de travaux supplémentaires à réaliser pour l’acoustique, par exemple). Reste un sujet d’insatisfaction pour Pierre Hurstel : l’accueil des fumeurs. « En l’absence de salles ventilées, ils sont obligés de descendre à l’entrée de la tour, ce qui est à mon sens stigmatisant », regrette-t-il, tout en réfléchissant aujourd’hui à aménager une zone à l’extérieur, plus discrète. Même si personne ne s’est plaint.

ERNST & YOUNG FRANCE

• Activité : audit, conseil, droit et finance.

• Effectif : 4 500 salariés.

• Chiffre d’affaires 2011 : 730 millions d’euros.

Auteur

  • CÉLINE LACOURCELLE