La part des travailleurs handicapés dans l’effectif total des établissements de plus de 20 salariés est en moyenne de 3 % en 2011, selon une évaluation de l’Agefiph présentée le 31 mai. Mais la situation est contradictoire. En 2011, 47 520 établissements ont contribué à l’Agefiph, contre 50 000 en 2010 et 58 000 en 2007. En outre, entre 2010 et 2011, le volume d’établissements à quota zéro est en recul de 17 % (9 000 en 2011). Ils étaient 25 000 en 2006 ; ces entreprises ont été visitées et conseillées et 6 000 emplois de travailleurs handicapés y ont été créés, seules 3 000 entreprises ont payé la surcontribution née de la loi de 2005. Globalement, entre 2005 et 2009, le nombre de salariés handicapés dans les établissements assujettis à l’obligation d’emploi a augmenté de plus de 37 %, passant de 235 000 à 322 300.

« Ces progrès résultent des effets contraignants de la loi du 11 février 2005, de la mobilisation des entreprises et des programmes engagés par l’Agefiph, explique Pierre Blanc, directeur général de l’association. Des programmes rendus possibles par l’augmentation exceptionnelle de 43 % de la collecte de l’Agefiph, engendrée en 2007 par la loi de 2005, qui était passée de 424 millions à 604 millions d’euros. Aujourd’hui, les 9 000 établissements à taux zéro sont un minimum sous lequel on ne descendra certainement pas, car c’est le nombre des entreprises sortantes et entrantes chaque année dans le dispositif de l’obligation légale d’emploi de 6 % de travailleurs handicapés. L’important est qu’elles ne restent pas à taux zéro durant trois ans : nous nous engageons à les diagnostiquer et à les conseiller dans ce laps de temps. »

Au final, l’Agefiph, qui va fêter ses 25 ans, estime qu’« un énorme travail reste à faire, mais que, dans les grands groupes, cela a nettement bougé », et de citer l’accord fraîchement signé entre l’association et le cabinet Deloitte.

Hélas, malgré ces bons indicateurs, le nombre de chômeurs handicapés augmente, et plus vite que dans la population totale : + 13,9 % sur 12 mois à la fin décembre 2011 (soit 295 611 personnes), contre + 5,3 % (soit 4 584 152 personnes).

Autre évolution préoccupante : la baisse de 6 % du nombre de contrats d’alternance en 2011 (5 181 contre 5 524 en 2010). Le contrat d’apprentissage jeune se maintient et atteint son maximum, mais le contrat de professionnalisation, qui concerne surtout des adultes, connaît une chute vertigineuse de 400 signatures. Comment expliquer ces deux évolutions contradictoires ? Par l’augmentation du nombre des reconnaissances de handicap par les maisons du handicap, et par la fermeture, du fait de la crise, d’entreprises de moins de 20 salariés employant des personnes handicapées, s’inquiète l’Agefiph.