Monter un centre de tri de déchets, construire une station d’épuration ou bien encore améliorer le réseau de production d’eau potable dans un souci d’efficacité énergétique et de moindre impact sur l’environnement. Voici quelques-unes des dix missions proposées en un peu plus de deux heures par le serious game Ambassador de Suez Environnement à ses nouveaux arrivants, dans les deux métiers des cycles de l’eau et des déchets. Le produit, conçu en cinq langues et disponible en ligne sur une adresse réservée ou via l’intranet de l’entreprise, a des faux airs du jeu de gestion de ville SimCity. La 3D en moins, l’entreprise ayant retenu une version “à plat” plus pratique quand il s’agit de le déployer au sein d’architectures informatiques disparates.

Depuis juin 2011, un tiers des sociétés du groupe dans le monde (80 000 salariés) se sont emparées du jeu, et toutes devront l’avoir proposé à leurs recrues à la fin du premier semestre 2012. Le public est large : 70 % d’opérateurs, 20 % de techniciens et 10 % de cadres. Ce jeu d’intégration doit être pour eux un sujet de conversation avec leur “parrain” désigné dans les premières semaines. Mais Suez Environnement a prévu une diffusion plus large de son produit à toutes ses parties prenantes. Une version “démo” va être déclinée pour les forums d’orientation et de recrutement, inspirée de celle déjà proposée aux salariés n’ayant pas accès à l’informatique, comme les ripeurs (éboueurs). Ces derniers se font présenter le serious game en session présentielle, par un formateur interne qui récupère en ligne son guide d’animation.

« Les salariés peuvent désormais, sans avoir à se déplacer, découvrir ou bien parfaire leur compréhension de la stratégie du groupe », résume Éric de la Guéronnière, directeur de la formation et du développement des compétences. « Auparavant, nous n’avions pas de module d’intégration commun aux différentes sociétés qui ont rejoint Suez Environnement depuis sa création en 2008, poursuit-il. Seuls les cadres du groupe GDF Suez avaient un temps d’intégration d’une journée et demie, seulement en présentiel. »

Suez Environnement n’a pas fait de son jeu un outil de sélection, contrairement à Thales. Pas de contrainte de temps de jeu, ni de classement par les résultats. Son originalité est d’avoir su mettre en pratique virtuelle sa charte de RSE. Le prestataire retenu, KTM Advance, a ainsi intégré, les “4 priorités et les 12 engagements de développement durable” de ce document de référence, dont il a repris aussi la charte graphique. Il planche déjà sur de nouveaux développements, tel que rendre Ambassador disponible sur smartphones et tablettes.

Suez Environnement a déjà engagé 200 000 euros pour neuf mois de réalisation. Depuis, le jeu a été primé à plusieurs reprises, notamment au Serious Game Expo de Lyon, ainsi qu’au salon d’e-learning I/Tsec, à Orlando (États-Unis).