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Enquête

LA CHIMIE CHASSE SES OPÉRATEURS SUR FACEBOOK

Enquête | publié le : 29.05.2012 | LAURENT POILLOT

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LA CHIMIE CHASSE SES OPÉRATEURS SUR FACEBOOK

Crédit photo LAURENT POILLOT

Le pôle de formation Interfora Ifaip a lancé un serious game sur Facebook pour recruter des apprentis, trop rares dans ses parcours de CAP et de bac pro.

Le pôle lyonnais de formation aux métiers de la chimie Interfora Ifaip a chaque année le même problème : attirer des candidats à ses formations par apprentissage, en production. Ses CAP et bac pro d’industrie de procédés, de même que le CAIC, titre professionnel de conducteur d’appareils de l’industrie chimique (niveau V), n’enregistrent qu’une cinquantaine d’ouvertures de places (parmi un total de 400 apprentis, tous métiers confondus), alors que les grandes entreprises locales en souhaitent beaucoup plus.

L’organisme espère répondre à ce besoin avec un serious game diffusé sur Facebook, le réseau social prisé des ados et des jeunes adultes. « Il faut chercher les candidats là où ils sont, en privilégiant le mode de communication digitale qui leur est familier », analyse Dominique Mansiet, la chargée de communication. Plutôt que de simuler des situations de travail, les concepteurs du jeu ont opté pour une représentation ludique du foisonnement des applications de la chimie.

De mission en mission

Résultat : un game city baptisé Chem-Next, dans lequel le joueur endosse le rôle d’un expert, chargé d’aider un maire virtuel à élever le niveau de bien-être des habitants, par des choix d’aménagement ou de production compatibles avec le développement durable. Sa réalisation a été confiée au studio lyonnais Les Tanukis, spécialiste en animation. Le curseur survole une ville en 3D isométrique. À chaque étape, on clique dans la bulle matérialisée sur un bâtiment pour résoudre un problème. Le joueur passe, ainsi, de mission en mission. Les questions appellent des choix, dont aucun n’est vrai ou faux, mais plus ou moins approprié aux contextes – de production de pièces automobiles, de gestion de l’eau, de rénovation de bâtiment, d’utilisation des pesticides, de recyclage de pièces électroniques…

« Les séquences sont courtes », souligne Sylvain Lassablière, le coordinateur multimédia d’Interfora Ifaip, qui administre le jeu. « Nous les avons limitées à quatre missions par jour, soit une dizaine de minutes au global. » Autre point clé : Chem-Next incite le joueur à se déplacer dans les locaux d’Interfora, tout près de Lyon. « Le jeune vient récupérer les codes QR qui lui permettront de visionner des vidéos applicatives et de compléter le jeu », ajoute-t-il.

« Chem-Next s’intègre dans un plan de communication globale, retient Damien Briatte, le directeur des Tanukis, puisqu’il permet à Interfora Ifaip d’animer une communauté d’utilisateurs, de mettre à jour ses contenus et d’impliquer ses formateurs. »

Reste à faire décoller le nombre d’utilisateurs, qui culmine à 100 joueurs par mois depuis janvier. La chargée de communication compte sur l’effet viral du jeu en ligne et sur les forums d’orientation habituels. Chem-Next a mobilisé un budget de 110 000 euros, hors temps de travail, interne, de scénarisation des missions. Mais pour ce prix, Interfora a fait aussi appel à un autre prestataire spécialisé en assistance à maîtrise d’ouvrage, la TPE Simlinx. La chasse aux apprentis est ouverte.

Auteur

  • LAURENT POILLOT