FORMATION → En 2012, le groupe va déployer, à l’issue d’une longue phase d’expérimentation, une offre de formation linguistisque en blended learning mélangeant différentes modalités pédagogiques.
Cette année devrait être celle du déploiement du campus langues du groupe Bel : une offre de formation multimodale combinant évaluation, cours individuels ou en groupe, tutorat en ligne ou par téléphone et classes virtuelles. Potentiellement, ce blended learning concerne les 4 000 collaborateurs dans le monde ayant accès à un ordinateur sur leur lieu de travail, sur les 12 000 au total que compte le groupe. Objectifs : renforcer l’offre e-learning du catalogue de formation et proposer une solution complémentaire aux offres locales en langues étrangères. « À l’orée de l’année 2011, un des enjeux a été de faire encore plus et mieux avec le même budget, explique Zofia Sorokowska, responsable formation du groupe. Des expériences en matière d’e-learning avaient été tentées et cette nouvelle approche s’est révélée indispensable pour atteindre l’objectif. »
Un portail pilote
Un préchoix pédagogique s’est porté sur l’offre de Digital Publishing-Speexx, après un appel d’offres mené également auprès de Tell me More et Télélangues. Mais, avant de faire son choix définitif, Bel a décidé de tester la solution. C’est ainsi que, début janvier 2011, un portail pilote du campus a été spécialement conçu pour cette phase de test : 65 apprenants testeurs répartis dans 14 pays (France, États-Unis, Mexique, Suisse, Royaume-Uni, Espagne, République tchèque, Pologne, Portugal, Chine, Allemagne, Pays-Bas, Slovaquie, Ukraine) ont été sélectionnés pour apprendre l’anglais et le français via ce système. Les stagiaires ont été choisis sur la base du volontariat dans différents corps de métiers de l’entreprise. Des cours en ligne leur ont été préalablement dispensés dans leur langue maternelle pour les sensibiliser à l’outil et à ses avantages.
La phase pilote a duré six mois, jusqu’en septembre 2011. « Au bout de trois mois, le projet était quasiment adopté, avec des tendances positives fortes, explique Zofia Sorokowska. Mais c’est au bout de six mois que les équipes formation du groupe ont validé le test, notamment parce que d’autres pays et d’autres apprenants potentiels commençaient à montrer un intérêt spontané vis-à-vis de ce nouvel outil. »
Quelles ont été les tendances positives ? Un taux d’adhésion et de participation plus important de la part des apprenants non francophones, ce qui laisse présager un large succès de cette nouvelle formule à l’étranger plutôt qu’en France, et le grand succès des classes virtuelles. À l’issue de cette phase, fin 2011, DP-Speexx a été intégré au catalogue formation du campus Bel.
Si, à ce jour, seules 40 personnes sont en formation via cette solution, c’est parce que Bel n’a pas encore réalisé sa campagne de lancement (par intranet et journal interne): la livraison prochaine d’une vidéo de démonstration par DP-Speexx devrait accélérer le mouvement. Les salariés intéressés devront passer par leur propre RH, qui gère le budget formation, pour y avoir accès. Ce blended learning se déroulera durant le temps de travail ; un usage en extranet est possible, mais n’est pas la priorité de Bel.
Alors que le DIF est systématiquement sollicité pour les formations linguistiques en présentiel (qui représentent à ce jour 95 % de l’effort de formation en ce domaine), aucune heure de DIF ne sera consommée pour l’e-learning. Bel assure réaliser ce campus langue uniquement en autofinancement, sans recourir aux périodes de professionnalisation ni aux fonds mutualisés plan de son Opca (Opcalim, Bel étant adhérent de l’Ania). L’effort de formation global de Bel est d’ailleurs passé de 2,8 % de la masse salariale en 2010 à 3,04 % en 2011 ; et 70 % du personnel français a eu accès à la formation en 2010. En France, les langues représentaient 5,3 % du nombre d’heures de formation en 2010.
Aujourd’hui, 10 % du catalogue de formation de Bel se présente en e-learning et blended learning (langues, formations métiers, management, fixation d’objectifs, feed back, bureautique, intégration, leadership…).
L’entreprise n’affiche pas d’objectif quantitatif précis sur le poids du blended learning à l’avenir, mais compte bien le systématiser dès que possible. La sélection prochaine d’une plate-forme de gestion des modules (LMS) commune à tous les e-learning (ce qui n’est pas le cas aujour-d’hui) en constituera une étape cruciale.
