EMPLOI → À quoi mène le travail temporaire ? Pour le savoir, le Prisme étudie chaque année la trajectoire professionnelle des intérimaires sur douze mois. L’édition 2012, dévoilée le 15 mai, montre que la dégradation du marché de l’emploi a été palpable pour eux aussi : 62 % des salariés qui étaient en intérim en mars 2011 occupaient un emploi un an plus tard. Un taux en recul de 5 points par rapport au cycle précédent (2010-2011); 45 % étaient toujours en intérim (+ 2 points), mais seuls 12 % ont décroché un CDI (– 4) ou un CDD (– 3). La sortie vers le chômage a bondi, passant de 19 % en 2011 à 26 % en 2012.
L’intérim a donc eu plus de mal à jouer « son rôle de tremplin vers l’emploi durable », note le Prisme. Il est aussi davantage perçu comme une « solution de transition », dans une logique qualifiée de « pragmatique ». Ainsi, les trois quarts des personnes ? interrogées ont choisi au dé– part l’intérim pour « avoir un emploi rapidement » ou parce qu’elles ne trouvaient pas de CDI ou de CDD.
En mars 2012, 19 % des intérimaires affirment que ce « mode de vie » leur convient bien, un chiffre un peu en retrait par rapport aux années précédentes, et qui s’explique peut-être par l’évolution du profil des intérimaires. De fait, si la majorité d’entre eux s’est tournée vers l’intérim suite à une période de chômage – comme c’était déjà le cas les années précédentes –, la part des étudiants et des diplômés a, elle, augmenté de 7 %, pour représenter 30 % des personnes en intérim en mars 2011. Un effet, là aussi, de leurs difficultés à trouver un emploi durable après leurs études.
