Bonne nouvelle : les entreprises prévoient plus d’un million d’embauches cette année, selon l’enquête annuelle de Pôle emploi sur les besoins de main-d’œuvre. Les profils recherchés : saisonniers agricoles, garçons de café, vendeurs, agents d’entretien, aides ménagers ou soignants, employés de cuisine… autant de métiers considérés peu qualifiés, autant de salariés qui viendront grossir les rangs des précaires, à temps partiel. La moitié d’entre eux toucheront moins de 800 euros par mois pour un travail pénible et en horaires éclatés. Alors que le chômage atteint les 10 %, peut-on se permettre de faire la fine bouche ? Pourtant, la plupart de ces emplois rapporteront à peine de quoi subsister à leurs titulaires, souvent des femmes, parfois chefs de famille monoparentale. Une main-d’œuvre flexible et bon marché… qui aspire à travailler davantage afin d’améliorer ses revenus. Dans ces secteurs marqués par la pénurie de candidats, certaines entreprises ont commencé à repenser leur organisation afin d’attirer et de fidéliser un personnel qui, faute de reconnaissance et de conditions de travail supportables, changent souvent d’employeur. À l’instar des enseignes de la grande distribution ou des entreprises de propreté : allonger le temps de travail grâce à la polyactivité, offrir une meilleure protection sociale, former et professionnaliser… En un mot, assumer jusqu’au bout la fameuse responsabilité sociale dont se targuent les grands groupes.