Depuis plusieurs années, l’Observatoire de la responsabilité sociétale des entreprises (Orse) s’est donné pour objectif de faire des hommes des acteurs de l’égalité professionnelle. Le 10 mai, une nouvelle étape a été franchie avec la présentation d’un rapport qu’il a initié sur “Le poids des normes dites masculines sur la vie professionnelle et personnelle d’hommes dans le monde de l’entreprise”. Le but étant de savoir si le respect de ces normes (le présentéisme, notamment) est la condition pour accéder aux responsabilités.

De ce document, réalisé par deux expertes, Brigitte Grésy et Sylviane Giampino, à partir d’une vingtaine d’entretiens d’hommes cadres et dirigeants de grandes entreprises, plusieurs points clés émergent. Tout d’abord, les hommes interrogés mettent en doute ces normes dites masculines dont ils se démarquent, surtout les plus jeunes. « Même si l’ambition et l’investissement professionnel des hommes restent très importants, on note des brouillages et des ambivalences », notent les auteures.

Un double sentiment de dépossession apparaît. Dépossession du monde du travail, car l’entreprise ne tient pas toutes ses promesses, et les femmes, partenaires admirées, deviennent aussi des concurrentes enviées (cf. politique des quotas). Dépossession de la sphère familiale également, où leur ancien rôle de chef de famille évolue. Deux propositions apparaissent : travailler sur l’ensemble des représentations sociales et, pour les entreprises, favoriser un réel exercice de « la parentalité tout au long de la vie » des mères comme des pères. « Nous sommes à mi-chemin d’une évolution », a conclu Brigitte Grésy.