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LES ACCORDS DE COMPÉTITIVITÉ DIVISENT LES DRH

Actualités | publié le : 02.05.2012 | E. F.

Parmi leurs propositions de réformes, plusieurs mouvements patronaux représentant notamment les DRH militent pour les accords de compétitivité. Leur base est très réservée.

Le mouvement patronal libéral Ethic a appelé, le 23 avril, le futur président de la République à adopter plusieurs « mesures d’urgence » en faveur des entreprises. La première d’entre elles consiste à « libérer les accords au sein de l’entreprise pour faciliter le dialogue sur l’emploi, les salaires et sur la durée du temps de travail ». La semaine précédente, le Cercle des DRH, un lobbye présidé par l’avocat Sylvain Niel, avait présenté une revendication similaire, afin qu’« un contrat collectif [puisse] modifier les contrats de travail ».

Ces deux propositions correspondent aux accords de compétitivité, objet d’une négociation interprofessionnelle, dont le but est d’autoriser une baisse temporaire des rémunérations par accord collectif sans avenant au contrat de travail. Ce projet est également soutenu par la présidence de l’ANDRH.

Fusion des IRP jugée nécessaire

Or cette revendication n’est guère partagée par les DRH. Deux sondages réalisés auprès de ces praticiens le confirment. Celui réalisé par le Cercle des DRH auprès de ses adhérents, rendu public le 18 avril, fait apparaître que seuls 23 % d’entre eux pensent que les accords de compétitivité doivent faire l’objet d’une loi « de toute urgence ». Bien plus nécessaires, selon eux : la fusion des IRP (59 % de cet avis) et la refonte des thèmes de la négociation obligatoire (41 %). Si 31 % des DRH sont favorables à une durée du travail fixée par accord, ils veulent que cela se fasse au niveau de la branche.

Ce manque d’appétence des DRH pour les accords de compétitivité est en outre confirmée par notre sondage réalisé par Inergie auprès des adhérents de l’ANDRH, et publié le 17 avril dans Entreprise & Carrières. Là encore, seuls 19 % des DRH trouvaient cette mesure pertinente. Pire, la moitié la rejetaient, l’estimant contre-productive. En revanche, les DRH votaient majoritairement pour une baisse du coût du travail par la réduction des charges sociales.

Une mise en œuvre compliquée

Un résultat embarrassant que Jean-Christophe Sciberras, président de l’ANDRH et DRH France de Rhodia, mettait sur le compte de la réticence des DRH face aux difficultés de mise en œuvre : « Les DRH appréhendent de négocier ce type d’accord avec les syndicats. Ils savent qu’en France, il est très difficile de baisser les salaires, sauf à passer par le chômage partiel. J’interprète donc leur réponse ainsi : ils trouvent que la mesure est intéressante, mais ils savent par expérience qu’elle sera compliquée à mettre en œuvre. »

Surpris des réponses de ses adhérents, Sylvain Niel, du Cercle des DRH, les explique également par la crainte des DRH d’avoir à négocier des baisses de salaire. « La négociation d’accords dérogatoires, possible juridiquement, n’est pas entrée dans les mœurs », explique-t-il également.

Auteur

  • E. F.