L’individualisation de la gestion des ressources humaines s’étend désormais aussi aux politiques de prévention dans les entreprises, là où, il y a encore quelques années, celle-ci consistait uniquement à programmer des campagnes de vaccination pour tous les collaborateurs volontaires ou à faire venir des ergonomes dans un atelier pour éradiquer les TMS. La manifestation la plus symbolique dans ce domaine est l’intérêt que portent les employeurs au contenu de l’assiette de leurs salariés. Accompagnée par un prestataire de la protection sociale, assureur ou mutuelle, l’entreprise prend en charge les problèmes de surpoids des salariés. Objectif : notamment prévenir les maladies cardio-vasculaires. Assortie d’un diagnostic et d’un bilan individuel, cette démarche commence à faire boule de neige. Le fait est que beaucoup de salariés se portent volontaires pour faire partie de ces dispositifs de prévention. Du coup, l’entreprise devient un terrain privilégié pour le déploiement de certains programmes de santé, qui profitent finalement… au collectif. Et l’employeur a beaucoup à y gagner : maîtrise des contrats de santé et prévoyance, moins d’absentéisme, meilleur climat social et attractivité… À condition toutefois de fixer une limite à son intrusion dans la vie privée des personnes.