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UNE POLITIQUE RH POUR LE HANDICAP EN MILIEU HOSPITALIER

Pratiques | publié le : 17.04.2012 | SOLANGE DE FRÉMINVILLE

Trente-cinq hôpitaux, dont quatre CHU, des régions Languedoc-Roussillon et Provence-Alpes-Côte d’Azur, se sont engagés dans une action collective de formation et de maintien dans l’emploi de leurs personnels en situation de handicap.

C’est la question récurrente du maintien dans l’emploi de salariés usés, atteints de lombalgie ou d’autres maux invalidants, plus encore que l’obligation légale d’employer 6 % de travailleurs handicapés, qui a incité les hôpitaux de Languedoc-Roussillon et de Provence-Alpes-Côte d’Azur à construire une politique des ressources humaines adaptée. En raison des ports de charges ou de la manutention de personnes, ils sont nombreux, notamment parmi les aides-soignants à partir de 50 ans, à souffrir de troubles musculo-squelettiques. « De toute façon, c’est une réalité que les hôpitaux ont à gérer, car ils sont producteurs de handicaps », analyse Nasser Ihamouchène, délégué régional de l’Association nationale pour la formation permanente du personnel hospitalier (ANFH) Languedoc-Roussillon.

Une adhésion rapide

C’est pourquoi le “projet handicap”, lancé en 2010 en Provence-Alpes-Côte d’Azur et en Languedoc-Roussillon par l’ANFH et le fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique (FIPHFP), dans le cadre d’une convention nationale, a rencontré rapidement l’adhésion des hôpitaux. Objectif : bâtir une politique RH favorisant l’insertion des travailleurs handicapés.

Trente-cinq établissements, dont quatre CHU, se sont engagés dans cette action collective. « Les partenaires sociaux soutiennent fortement la démarche », souligne Véronique Budanic, chef de projet handicap au centre hospitalier du Pays d’Aix.

En plus de l’accompagnement de chaque établissement par un cabinet conseil (durant une période variant de 22 à 50 jours) pour établir un diagnostic, puis définir et mettre en œuvre un plan d’action, ils ont organisé 180 jours de formations collectives pour 244 agents (4 jours sur l’intégration de la politique handicap dans la gestion des RH, 4 jours sur le recrutement de travailleurs handicapés et 9 sur le maintien dans l’emploi).

Les personnels formés n’ont pas changé de poste, mais ont une casquette en plus : référent handicap, chef de projet handicap… donc des compétences en plus qui sont reconnues. Au CHU de Nîmes, l’attachée administrative RH est devenue référente handicap ; au CH du pays d’Aix, la responsable formation est devenue chef de projet handicap, et une assistante sociale a été embauchée comme référente handicap.

Convention FIPHFP

Le budget total de l’opération s’élève à 1,565 million d’euros, dont les trois quarts sont apportés par le FIPHFP, 16 % par l’ANFH et le reste par les agences régionales de santé du Languedoc-Roussillon et de Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Alors que l’action doit se terminer fin 2012, les trois quarts des établissements ont déjà commencé à s’organiser. Le centre hospitalier du pays d’Aix (2 % de travailleurs handicapés), a largement communiqué en interne, tissé des liens avec les partenaires (Cap Emploi, Handicafé, Esat…) et signé, en juin 2011, une convention avec le FIPHFP pour l’aménagement des postes de travail. Un groupe composé de la référente handicap, de la DRH et de ses collaborateurs (responsables formation et absentéisme), de la médecine du travail et de la direction des soins, se réunit chaque mois pour traiter les cas de personnes en situation de handicap qui lui sont soumis.

Autre exemple : le CHU de Nîmes. Cet établissement, qui affiche depuis quelques années un taux de 6 % de travailleurs handicapés, perfectionne son dispositif d’adéquation au poste de travail (actif depuis 2007) et développe une politique de prévention.

« On a ouvert le tonneau des Danaïdes, on a de plus en plus de demandes », reconnaît Marie-Claude Cazaban, directrice des ressources et de l’organisation du travail du CHU. « Mais la pénibilité est devenue une préoccupation majeure. C’est une question constante : comment faire durer les gens au travail ? »

Auteur

  • SOLANGE DE FRÉMINVILLE