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Enquête

UN ENGAGEMENT POUR LA SANTÉ PUBLIQUE

Enquête | publié le : 17.04.2012 | SÉVERINE CHARON

Le programme de lutte contre le sida lancé en 2000 dans ses filiales africaines ayant porté ses fruits, le cimentier étend la formule dans d’autres pays et à d’autres pathologies.

Voilà dix ans que Lafarge a lancé son programme de lutte contre le sida auprès des 6 000 salariés de ses filiales d’Afrique subsaharienne. Ce programme a été porté par les deux présidents-directeurs successifs, qui voulaient agir en faveur de la santé publique. Les responsables locaux avaient alerté sur la proportion importante de leurs employés touchés par le VIH sida, se rappelle Philippe Jacquesson, directeur des politiques sociales chez Lafarge.

Le programme est une réussite : à fin 2010, 75 % des salariés de Lafarge en Afrique subsaharienne ont fait un test de dépistage, et 2 000 personnes, collaborateurs du groupe, membres de la famille, sous-traitants ou habitants de la communauté locale, ont ainsi pu être dépistées et bénéficient désormais d’un traitement. Entre 2003 et 2010, la mortalité des collaborateurs de Lafarge en Afrique subsaharienne a été divisée par deux.

Formation de pairs éducateurs

Ce programme consiste d’abord à organiser pour tous les collaborateurs des réunions sur le VIH sida, au cours desquelles la maladie, les moyens de prévention, le dépistage et les traitements existants sont abordés. Les salariés se voient ensuite proposer un test de dépistage anonyme dont le coût est pris en charge par Lafarge. Pour l’éventuel traitement et son financement, des associations prennent le relais. Lafarge travaille ainsi avec Care depuis plusieurs années.

Le groupe a également formé certains collaborateurs à devenir des pairs éducateurs sur le VIH sida. Ils consacrent une partie de leur temps de travail à informer et à sensibiliser leurs collègues, de façon à les inciter à adopter une attitude responsable à l’égard de la maladie et à lutter contre la discrimination. Le pilotage global du projet est assuré par un comité santé Afrique, constitué par un responsable sida dans chaque filiale et animé par un médecin salarié par Lafarge basé au Caire.

Cette politique de santé publique a été déclinée et adaptée dans d’autres pays. « Entre 2008 et 2009, le groupe Lafarge a décidé de tirer les leçons de cette expérience. Un document qui synthétise la méthode de santé publique élaborée en Afrique subsaharienne par Lafarge, et qui a pour objectif d’aider au transfert de savoir-faire acquis par ces filiales, a donc été élaboré. Cette initiative a été approuvée et encouragée notamment par Care France », explique Philippe Jacquesson.

Des priorités groupe ont été définies pour inciter toutes les filiales à mettre en place leur propre programme de santé publique. « Cela s’est naturellement intégré aux objectifs de RSE. C’est aussi un sujet qui répond aux préoccupations opérationnelles de nos responsables locaux, car la santé des collaborateurs, tout comme la sécurité, est prioritaire pour le groupe », ajoute-t-il.

Depuis, des initiatives adaptées à chaque contexte ont vu le jour : lutte contre les maladies cardiovasculaires en Ukraine et en Russie et contre le sida en Chine, combat contre l’obésité et le diabète aux États-Unis. Dans le même temps, le programme en Afrique subsaharienne a été étendu à d’autres maladies, comme le paludisme, le choléra et la tuberculose.

LAFARGE

• Activité : matériaux de construction.

• Effectif : 68 000 collaborateurs.

• Chiffre d’affaires 2011 : 15,3 milliards d’euros.

Auteur

  • SÉVERINE CHARON