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Les nouvelles formes de l’assujettissement au travail

Enjeux | Livres | publié le : 17.04.2012 | PAULINE RABILLOUX

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Les nouvelles formes de l’assujettissement au travail

Crédit photo PAULINE RABILLOUX

La fin (au moins annoncée) du taylorisme et la valorisation de l’autonomie au travail sont loin d’avoir apporté aux salariés le soulagement qu’ils pouvaient en escompter. Si le discours sur les nouvelles formes d’organisation du travail a pu être si facilement relayé dans l’entreprise à partir des années 1980 à tous les niveaux de la hiérarchie, c’est précisément parce qu’il était porteur de promesses en termes d’enrichissement des tâches, de reconnaissance et de rémunération.

Trente ans après, force est de constater que le travail a certes bien changé, mais probablement pas dans le sens de la liberté ni d’une véritable humanisation. Jamais les contraintes n’ont été aussi fortes. Jamais elles n’ont tant engagé le salarié d’un point de vue subjectif puisqu’il y joue non seulement sa rémunération mais également son identité et son équilibre personnel et familial. Le travail est devenu sans limites, non parce que le temps de travail aurait augmenté (on sait que c’est même exactement le contraire en France), mais parce qu’il est de plus en plus difficile de tracer une limite entre le temps professionnel et la vie privée, entre ce qu’on doit au patron et ce que l’on se doit à soi-même.

Le travail aujourd’hui prend moins de temps, mais il engage plus complètement pour le meilleur ou pour le pire. On peut certainement s’y réaliser plus qu’autrefois mais on peut aussi facilement s’en trouver détruit. Sous la direction de Patrick Cingolani, professeur de sociologie à l’université Paris-Ouest Nanterre, une équipe de chercheurs fait le point sur les nouvelles formes de subordination au travail.

Un travail sans limites ?

Patrick Cingolani, éditions érès, 256 pages, 15 euros.

Auteur

  • PAULINE RABILLOUX