Cinq ans après l’inscription dans la loi* de la mission d’orientation et d’insertion professionnelle des facultés, qu’en est-il des relations entre l’université et le monde économique ? Selon l’IMS-Entreprendre pour la Cité, qui a rendu publique le 10 avril une étude réalisée auprès de 111 entreprises (adhérentes de l’IMS ou signataires de la charte de la diversité) et de 32 universités, un quart des entreprises (26 %) n’ont encore établi aucun lien avec le monde universitaire, qui accueille pourtant 60 % des étudiants.

En cause : les habitudes instaurées avec les autres établissements de l’enseignement supérieur, grandes écoles notamment (53 % des réponses) et le manque d’information sur les filières universitaires (26 %).

« Ces chiffres ne doivent pas faire oublier que les trois quarts (74 %) des entreprises déclarent avoir déjà mené des actions avec les universités », souligne l’étude. Actions “classiques” dans l’ensemble – présentation des métiers, diffusion d’offres de stage et d’emploi, participation à des forums –, seuls 3 % des répondants innovent avec l’accueil d’étudiants et de professeurs dans leurs locaux ou la création de formations sur mesure dans des métiers en pénurie de main-d’œuvre.

Si 93 % des sondés déclarent recruter à la sortie des facs, seulement 22 % peuvent préciser la proportion d’universitaires dans la totalité de leurs recrutements. Et, lorsque c’est le cas, les résultats sont peu probants : 70 % déclarent une proportion inférieure à la moitié, 42 % inférieure au quart. En outre, 26 % des entreprises appliquent encore une grille de salaire différente selon l’établissement d’origine du salarié recruté, opérant ainsi une distinction entre les universités, les écoles et les grandes écoles.

« On assiste aujourd’hui à la première étape du partenariat entre les entreprises et les universités. Pour l’instant, les démarches de suivi et d’évaluation des actions n’ont pas encore réellement pénétré les dispositifs RH », conclut l’IMS, qui recommande notamment de renforcer la sensibilisation des managers et des enseignants sur le sujet ainsi que la lisibilité des formations via les référentiels métiers ou compétences dans les universités.