Pour Christophe Dejours, psychiatre et professeur au Cnam, et Isabelle Gernet, psychologue, maître de conférences à Paris-Descartes, on ne peut comprendre l’augmentation des risques pour la santé au travail, notamment du risque psychique, qu’en commençant par mieux cerner la signification des conduites humaines au travail. L’élucidation des rapports entre santé mentale et travail passe donc par celle des processus normaux mobilisés par le travail. Celui-ci, du fait de la place centrale qu’il occupe dans la vie personnelle et sociale, est un élément clé de l’équation identitaire. Quand l’individu n’arrive plus à faire face aux exigences de la tâche dans son milieu professionnel apparaissent alors des symptômes psychopathologiques et/ou somatiques. La première partie de l’ouvrage aborde les fondements historiques et conceptuels du rapport subjectif au travail, en montrant comment les contraintes d’une activité engagent toute la personnalité à partir du déploiement des défenses psychiques de l’individu. La deuxième partie passe en revue les formes de décompensations des salariés en situation de travail pathogène. La troisième et dernière partie recense les modalités d’interventions pour les acteurs institutionnels concernés (juristes, médecins du travail, psychologues, inspecteurs du travail…). Cet ouvrage met fin de manière très rigoureuse au débat oiseux de savoir qui du travailleur ou du travail est à mettre en cause quand surgit un problème de santé.

Psychopathologie du travail

Christophe Dejours et Isabelle Gernet, Elsevier Masson, 168 pages, 27 euros.